ArtsArts plastiques

Jery Razafindranaivo

“ Je retombe en enfance quand je crée ”
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Par Raoto Andriamanambe - Photos : Ange

Dans le monde féérique de Jery, Jery Razafindranaivo dans la vie civile, des animaux qui ressemblent vaguement à des lémuriens, cohabitent avec les mouches ayant des formes insolites ou une machine tout droit sortie du film Transformers.

Son bestiaire fantastique semble tout droit sortie de l’imagination d’un auteur d’heroic fantasy. Mais pour le talentueux sculpteur, il s’agit d’une démarche créative emplie d’émotion et d’une certaine candeur empruntée à l’enfance. Rencontre dans l’atelier de l’artiste, un jardin aménagé, à Alasora, à quelques kilomètres de la capitale.

Indigo. Quand as-tu commencé la sculpture ?

Jery. J’ai débuté la sculpture en 1996. Mais j’étais déjà initié aux arts, à travers le dessin, depuis bien longtemps. Et je n’ai fait que dessiner durant de longues années. J’ai appris aux côtés d’un de mes maitres à penser, le Belge Luc Michez, de l’Académie supérieure royale des Beaux-arts de Bruxelles. Il m’a appris l’essence de la création dans la sculpture alors que j’étais plutôt adroit pour le dessin.

Pendant longtemps, j’ai cherché des matières pour réaliser des oeuvres assez originales. Tour à tour, je me suis essayé à donner des formes aux grillages combinés avec du papier mâché, inspiré par le Sénégalais Selassié Michaël Bethe, mais ils n’étaient pas assez solides pour constituer des oeuvres pérennes. J’ai cherché d’autres matières qui seraient autrement plus résistantes et j’ai jeté mon dévolu sur les tôles en acier qui sont malléables et résistantes.

Cependant, il fallait que j’apprenne les bases de la soudure avant de me lancer. Un ami garagiste m’a initié à cet art de la soudure autogène. Le plus dur restait à faire : fusionner mes acquis sur la soudure et le traitement de la tôle d’acier avec ma vision particulière pour en faire un art à part entière. Frapper la tôle, souder, assembler… nécessitent de la force physique et une énergie particulière mais il n’y a rien de difficile, tout est question de technique.