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Laza Razanajatovo, « Il est temps de prendre les bonnes décisions »

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Par Yanne Lomelle

Le Festival « Rencontre des Films Courts (RFC) » est actuellement à sa 14ème édition. Et lors de la cérémonie officielle d’ouverture, les organisateurs n’ont pas manqué de souligner le travail colossal et l’engagement que requièrent la tenue de ce Festival annuel. Et pourtant, les résultats à l’échelle nationale n’est pas proportionnels aux efforts accomplis.

Lors de son discours, comme à son habitude Laza Razanajatovo n’a pas mâché ses mots pour dresser l’état des lieux du cinéma à Madagascar en mentionnant la place de cette discipline dans la culture d’un pays. « En tant que cinéaste, on se pose toujours la question de quelle histoire raconter et comment le faire? Quand je vois les années qui se sont écoulées, je me dis qu’il est temps de prendre les bonnes décisions » réaffirme Laza de son franc-parler. Des paroles qui permettraient certainement aux acteurs du monde cinématographique malgache ainsi qu’au ministère de la culture de bien se placer et d’évaluer leur contribution pour le développement du cinéma malgache.

Cette 14ème édition est celle de la conscientisation et les organisateurs ont clairement commencé à tirer la sonnette d’alarme. Le thème choisi dans ce cadre  est d’ailleurs plus qu’expressif : « la Professionnalisation du cinéma malgache ». Pour sa part, à travers des ateliers nationaux et internationaux, un fond destiné pour la production, des rencontres et des projections la RFC apporte déjà sa pierre à l’édifice mais force est de constater que ces efforts sont insuffisants. « Madagascar a besoin d’un vrai politique pour le cinéma » a rappelé Laza Razanajatovo l’initiateur du Festival.

La route est encore longue pour arriver à cette échéance. Les cinéastes malgaches sont quelques peu découragés en voyant l’attitude de l’actuel ministère de la Culture qui semble ramer à contrecourant et voguer vers la direction contraire de celle des cinéastes.                                           Le cinéma est une façon pour la société de se regarder en face, un vecteur de discussion, les films enregistrent le temps. « Nous sommes en train de créer le patrimoine de demain » a rappelé Laza Razanajatovo lors de son intervention. Une affirmation qui ne peut que susciter des questionnements car vu la réalité cinématographique malgache, quel héritage laisserons-nous pour marquer notre temps ?