Didier Montagné :
Un homme au service de la culture

« Il est donc temps maintenant de partir, de quitter la ville, et l’IFM, de laisser Ambohidradidy redevenir moi-même et de saluer tous ceux, si nombreux, dont le courage et la liberté m’ont inspiré » C’est avec ces mots que Didier Montagné a conclu la chronique « Les choses de la ville » du 07 septembre dernier. Laissant son poste de directeur de l’Institut Français de Madagascar (IFM) après de longues années de bons et loyaux services, l’homme s’envole vers d’autres aventures, mais Madagascar se souviendra certainement de ses actions en faveur de la culture et des artistes. Une chronique qui sonne comme un long au revoir, presque un adieu, dans cette œuvre qui revêt des airs d’une bouteille à la mer des temps modernes.

Si les aurevoirs sont difficiles pour ceux qui partent, ils le sont d’autant plus pour ceux qui restent sur place et il va sans dire que Didier Montagné a marqué la vie des artistes malgaches qui ont eu le bonheur de croiser son chemin. Depuis qu’il a investi le poste de directeur de l’IFM, il n’a eu de cesse d’introduire de nouveaux projets artistiques, de nouveaux concepts de sorte à offrir aux artistes plus de visibilité et d’opportunités.

D’autant plus dur quand ce départ survient dans la situation exceptionnelle liée à la pandémie mondiale. Pour cette année, des programmes particulièrement alléchants ont été inscrits dans l’agenda du centre culturel mais qui malheureusement ont dû être annulés. Cela n’a pas empêché la direction de faire véhiculer l’art autrement. Durant le confinement, l’équipe de l’IFM a trouvé à travers l’internet une autre manière de partager les œuvres artistiques, grâce à des concerts en ligne avec des grands noms de la musique malgache tels que Dizzy Brains, Olo Blaky etc. Outre les concerts en ligne, les amoureux de la lecture ont également eu droit à des chroniques traitant de divers sujets. Le concept IFM Lab proposait aux artistes de mettre à leur disposition les ressources nécessaires pour l’élaboration de leurs projets artistiques.

Une manière élégante de faire vivre l’art et la culture et ce malgré les restrictions sanitaires. C’est dans ces conditions particulières que Didier Montagné a montré que peu importe les circonstances, l’art peut triompher.

Les meilleurs acteurs de la culture sont ceux qui ont l’art qui coule dans leurs veines. Et s’il faut parler de Didier Montagné, ce sera une omission inadmissible que de ne pas l’évoquer sur scène lors du Slam National édition 2019 en lisant sa poésie en Haïku : « la fleur avant la feuille, il y a-t-il une vie avant la mort » ; « abeilles butinant dans le jacaranda, soudain un pays où coule le lait et le miel ». Une image qui symbolise bien qui il est, un homme de la culture qui œuvre pour la culture.

Yanne Lomelle
Illustration : Dwa