ArtsArts plastiques

Alain Rasolofoson

“Je sors de mon adolescence artistique”

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Par Raoto Andrimanambe - Photographies : Ange

Les tableaux d’Alain Rasolofoson dégagent une aura particulière. Ils brassent la culture du grand Sud malgache tout en mettant au coeur un personnage, essentiellement féminin avec une posture sérieuse.

 

L’artiste vit essentiellement à Antsirabe, à une centaine de kilomètres de la capitale. Nous avons profité d’un de ses courts séjours à Antananarivo pour le questionner sur son art et sur sa personnalité. Une rencontre avec une valeur sûre de la peinture malgache.

 

Indigo. Comment êtes-vous tombé dans la peinture ?

Alain. J’ai commencé à peindre en 1991. J’ai surtout débuté avec les portraits en noir et blanc. J’ai fait en sorte de m’améliorer au fil des années. Le fait que mon père ait été peintre m’a beaucoup aidé. Il m’a appris les rudiments mais j’ai surtout été autodidacte. Bien sûr, il a fallu que j’apprenne les bases techniques à travers des cours dont j’ai bénéficié à l’école Saint François Xavier à Fianarantsoa.

Depuis, j’ai évolué. J’ai fait en sorte d’accroitre mes connaissances et mes compétences en peinture au fur et à mesure des années et de mes expériences.

J’ai rencontré d’autres illustres peintres, comme Noely Razafintsalama, mon père et Pierrot Men, qui m’ont poussé à approfondir la peinture. Ce sont en quelque sorte mes mentors.

 

I. Quel a été le déclic ?

A. En 1991, je me souviens précisément de l’année, j’avais essayé d’exécuter un portrait en noir et blanc d’un couple. J’avais réussi le portrait de l’homme. C’est là que le déclic m’est venu. Je savais au fond de moi-même que j’avais suffisamment de talent. Il fallait juste que je commence à l’utiliser et à faire les efforts nécessaires pour faire ressortir ce que j’ai de meilleur. […]

 

I. Pourquoi affichez-vous cette volonté de mettre en avant les aloalo ?

A. Les aloalos figurent presque toujours dans mes peintures. Ils trônent aux côtés du style Zafimaniry. Ces deux éléments sont pour moi des symboles authentiques de l’identité malgache. Voilà pourquoi ils reviennent souvent dans mes toiles. De plus, je suis né à Toliary et les aloalo me permettent de me soutenir et que je rende hommage à ma terre natale.

C’est vrai que les aloalo symbolisent les rites funéraires de la tribu Mahafaly dans le sud de la Grande île, cependant si je les peins, c’est surtout pour faire ressortir le côté artistiques de ces monuments et aussi pour mettre en exergue l’inspiration des artistes qui les ont créés. D’une manière générale, ces oeuvres fascinent les étrangers et les touristes. Je trouve cela déplorable que les nationaux ne portent pas d’intérêt aussi vif à ces créations qui sont une figure emblématique de Madagascar…