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Lo Griyo, Frères de son

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Par David Rautureau I Photos : Corine Tellier

Pour ses dix ans d’existence, le quartet jazz fusion Lo griyo organise une série de concerts auxquels sont conviés d’autres artistes qui partagent le même amour de la musique. Un troisième album est en préparation. Belle occasion de s’entretenir avec les deux membres historiques de l’une des formations les plus créatives de la Réunion : Sami Pageaux-Waro et Luc Joly.

 

Indigo. Quels souvenirs gardez-vous de la naissance de Lo griyo ?

Sami Pageaux-Waro. Ce projet est d’abord né de ma rencontre avec la kora, un instrument qu’on m’avait offert quelques mois auparavant et que j’avais laissé dans un coin car j’en avais un peu peur… Moi je sortais d’une collaboration de sept ans avec Nathalie Natiembé et j’avais aussi l’expérience du groupe Pil Kat qu’avait créé Luc Joly autour d’un répertoire maloya revisité, tourné vers le jazz. J’ai commencé à composer dans l’idée d’être un peu comme un homme-orchestre avec ma kora et un système de loops (boucles musicales NDLR) que je découvrais, mes percussions et ma voix. Et puis, lors du premier concert au Kabardock, en novembre 2006, j’ai invité Luc à m’accompagner au saxo et à la clarinette sur quelques titres. Il était donc présent dès le début. Comme on s’entendait bien et que je n’avais plus envie d’être seul sur scène, je lui ai proposé de rentrer dans la danse avec moi.

 

Luc JOLY. Je me souviens d’avoir trouvé le projet très chouette dès le début car très créatif. Le fait d’être deux sur scène apportait un côté challenge qui me plaisait bien. Ca n’a plus rien à voir musicalement avec ce qu’on fait maintenant à quatre mais ce qui est certain c’est qu’on aimait déjà expérimenter des choses ensemble. Comme on dit toujours : ce qui nous intéresse c’est autant chercher que trouver ! […]

 

I. Comment allez-vous fêter les dix ans du groupe cette année ?

S.P.W. L’idée de départ c’était d’organiser dix concerts pour nos dix ans avec dix invités différents. On a commencé en novembre dernier, au TEAT de Champ-fleuri, avec une pointure, Médéric Collignon.

On poursuit en mars, à LESPAS de Saint-Paul, avec le marocain Medhi Nassouli, chanteur et joueur de Hajhouj qui avait collaboré à notre deuxième album. A l’occasion de la sortie du troisième, en septembre prochain, nous accueillerons Bojan Zulfikarpašić, le grand pianiste de jazz franco-serbe, au Kabardock du Port.

En novembre, au théâtre Vladimir Canter de Saint-Denis, nos invités seront les Réunionnais Bastien Picot et Gilles Lauret qui ajouteront leurs voix à Lo Griyo.

Ensuite nous devrions recevoir les frères Beaulieu : Mickaël Beaulieu, claviériste – pianiste de Grèn Sémé, et Nicolas Beaulieu, guitariste du Waloo quartet, de Baster et Identités, le groupe de Gaël Horellou. Moi je rejoindrai Cyril Faivre en deuxième batterie et les deux frères auront les parties de kora et de synthés. On ne connaît pas encore le lieu du concert. On devrait arriver aux dix invités prévus sans problème. On continue de caler tout ça…