Concours Littéraire Indigo :
un joli bouquet de
30 histoires…
Le Concours Littéraire Indigo a ouvert portes et fenêtres, a brisé des chaînes, a libéré ce que nous avons de merveilleux, de sensible, de pertinent, de troublant, d’inquiétant, de terrible, d’insaisissable, de possible… Voici un joli bouquet de 30 histoires…
Depuis des siècles, les humains – d’infatigables hamsters – courent sans arrêt pour faire tourner la terre – à tort et à travers. Puis, un voile invisible et asphyxiant recouvre la sphère bleue et comprime la poitrine de ses habitants. Seul un mot peut éloigner la mort. Un mot. Confinement. Quatre syllabes. Un mot de quatre syllabes pour sauver des milliards de vies.
N’est-ce pas le moment opportun pour reprendre conscience du pouvoir des mots ? Ces alphabets collés les uns aux autres, mais qui signifient bien plus ? Ces signes graphiques coincés entre eux, mais qui sont symboles de liberté et d’infini ?
Nous embarquons à bord pour un « Voyage dans la baie de Manapany » et traverser les frontières. Les mots ont fait pousser des ailes dans notre imagination et nous a transporté vers cette réalité, pure et simple, ignorée depuis trop longtemps. Pourtant, jamais l’avenir ne nous a paru aussi flou et indéfinissable. Nous aurons à vivre le plus inquiétant épisode de notre « Histoire de pertes, de découvertes et de nouveaux départs ». L’humain a toujours réussi à s’adapter à toutes les épreuves qu’il a pu traverser. Cependant, derrière « Les portes closes » se cachent de terribles secrets. Entre les quatre murs, nous sommes enfermés seuls avec nos rêves et nos doutes. Mais nous sommes loin de nous douter que quelqu’un a « Le monopole de la solitude ». Celui qui étale les pensées et les erreurs, communes, fréquentes, interminables. Tous les revers de l’humanité révélés au grand jour pendant qu’ils sont obligés de se retrouver avec ceux qu’ils apprécient peu… Combien est-il difficile de mener une « Vie à deux » qui dénonce des réalités si communes, si ordinaires, si légères.
Quoi de plus léger que « La bulle du confinement » reflétant les belles images de ce que nous sommes à l’intérieur. Comme la bulle du savon, notre cocon est fragile et nos pensées incontrôlables feront tout exploser… ou faire naître. La naissance d’« Aurore australe » estompe toute fatalité dans les situations aussi difficiles que celle à laquelle nous faisons face. Nos regards sont transformés, et ce que nous vivons ne nous est jamais totalement étranger. Il existe une multitude d’univers où nos âmes se sont déjà aventurées, nos corps s’en souviennent. On se souvient alors d’hier. Des mémoires ravivées à travers des correspondances d’ « Antananarivo – Paris ». Au fil des lettres, des scènes prennent vie, des amours naissent et des cœurs s’émeuvent. Mais « Le temps d’un confinement » nous vole les rêves d’évasion et les promesses de retrouvailles. Parfois, les pieds et poings liés, nous ne tenons plus à grand-chose, sauf à une seule personne. Étant « Captif », le rêve de liberté exaucé se transforme en cauchemar une fois les barrières derrière soi. Les « D’écrits d’un isolé » décloisonnent et exposent tout le mal-être de la société actuelle. Par la solitude, nous recherchons la meilleure compagnie : nous-mêmes. Heureusement, nous sommes remplis de pensées, d’idées et d’imagination, celles qu’on retrouve dans le « Journal d’une introvertie, seule, mais jamais seule ».
Jamais seul ? Pas si sûr, car ce qui s’est passé dans l’ « Appartement C412 » nous rappelle combien l’humain a créé un monde qui le phagocyte jusqu’à ce que sa peau parte en lambeaux… et pas qu’au figuré. De l’autre côté de la rue, « Le confinement de Marion » est perturbant dans son rythme presque insoutenable et le bousculement soudain de toutes les questions. Un corps enfermé laisse échapper les pensées et nous avons « Plus d’imagination que de liberté ». Quand le monde est à l’arrêt, l’on se met à rêver plus, à rêver mieux et à espérer encore. Mais on est dans une « Période désarmante », à prendre au sens littéral. Les gens sont désarmés et fragiles, coincés chez eux. Dehors, la faucheuse à détente attend de l’autre côté de la porte. D’autre part, certains sont exposés à un autre type de danger. Nous les appelons – souvent à tort – les vulnérables, et pourtant, ils sont ceux qui ont traversé les années, les décennies et parfois le siècle. Puis, un jour, sans crier gare, nous serons comme eux. Et là, on se demande ce que la vie vaut vraiment, nous avons intérêt à trouver la réponse plus tôt, surtout si on ne veut pas vivre ce qu’ont vécu « Les oubliés du 94 ».
Mourir oublié ou sortir et découvrir « L’envers du dehors » ? Nous allons les croiser au bord du chemin. Ceux à qui nous n’osons pas trop penser. Ceux qui sont victimes de la même situation. Ceux qui ont toujours appris à vivre avec et à vivre sans. Qu’allons-nous faire ? Jamais notre éthique et nos valeurs personnelles n’ont été aussi mises à l’épreuve. On ne nous en voudra pas pour nos actes égoïstes, l’heure est grave. Toute action nous assure « La récompense », mais cela signifie-t-il qu’aucune action n’est désintéressée ? Il est peut-être temps de se poser les vraies questions. Ce monstre minuscule et invisible débarque et crève l’abcès pour extraire le pus qui gangrène l’Humanité depuis des siècles. Tout le mal en ressort, avec toutes les souffrances et tous les malheurs, mais combien de temps devrons-nous prendre pour cicatriser ? Allons-nous seulement guérir et changer ? Nul ne saura sur quelle rive « L’odyssée de l’ubuesque » s’arrêtera…
S’arrêtera-t-on ou devrons nous apprendre à vivre « En apnée ». Il faut savoir relativiser, il faut changer de vision, il faut se relever. Chacun trimballe avec lui son passé et sa vie, mais tout le monde est face à la même situation. Nous avons donc « Le choix du bonheur ». Voilà un drôle d’idée pour ces humains habitués à se plaindre, à se morfondre et à jouer les victimes. Une brise légère dans cet air suffoquant. Une note douce en cette dure période. Un réconfort en circonstance étrange. La terre peut arrêter de tourner, nous avons le choix d’en rire ou d’en pleurer. De toute façon, rien n’est plus important que « Le rendez-vous avec Millie ». Mais comment s’y préparer, quand la tête n’arrête pas de tourner ? Quand l’entourage empêche de se concentrer ? Prendre son mal en patience pour retrouver celle qui soigne nos maux, sans qu’on soit conscient de la mort qui nous guette.
Qu’est-ce que la mort si ce n’est le passage de « L’ombre à la lumière » ? Nous sommes différents, mais nous nous dirigeons vers la même issue : celle qui nous conduira de l’autre côté. Là bas, les portes claquent et nous laissent face aux choix que nous avons faits, les mauvais entre autres. On ment comme on respire. On tue comme on expire. Au final, nous sommes nourris d’orgueil et de violence et c’est par « Un dîner délicieux » que nous libérons ce que nous sommes au fond : un cadeau empoisonné…
On déballe le cadeau et « La porte du passé » s’ouvre, le futur étant suspendu. S’y bousculent ces instants et ces souvenirs qui ont fait de nous ce que nous sommes actuellement. « La vie semblait douce », la mort était arrivée avec une telle violence. Celle-ci a emporté nos amours, nos rêves, nos âmes et les êtres auxquels nous tenions. L’époque des contes féériques semble dépassée, depuis fort longtemps. L’humain n’a jamais connu de limites et n’a jamais cessé d’en payer le prix. Du moins, c’est ce qu’on a appris avec « Le roi, la princesse et le pangolin ».
Très peu de mots, mais c’en est déjà trop. Nous sommes allés trop loin. Nous en avons trop fait. Nous en avons trop pris. Nous avons trop frappé. Que nous reste-t-il si ce n’est notre isolement et nos silences. Puis un jour, le geste de trop c’est « un grand coup de balai ».
De sa fenêtre, il regarde ces infatigables hamsters qui courent pour faire tourner le globe. Il les plaint et décide de leur offrir « L’étrange cadeau de Mr Moh ». Entre les lignes se sont glissé la magie de la littérature et l’essence de l’écriture dans des situations aussi difficiles. Les réalités auxquelles nous faisons face peuvent être terribles, mais les auteurs peuvent nous offrir plus. Les écrits nous emportent loin. Les rêves nous maintiennent éveillés.
NA HASSI
Illustration : Sabella Rajaonarivelo