Vers la beauté : David Foenkinos

Impression littéraire

Anecdote : Ce livre trônait depuis quelques mois dans ma bibliothèque, le titre ne me disait rien et l’auteur non plus. J’ai donc laissé en retrait. Puis, ne sachant pas quoi lire d’intéressant, je me suis dit, pourquoi pas. J’ai presque honte d’avoir sous-estimé ce chef-d’œuvre !

Résumé : Antoine Duris enseigne aux Beaux-arts de Lyon. Ne supportant plus la culpabilité qui lui pesait lourdement, il a songé que partir – fuir – était la meilleure solution. Il postule alors au musée d’Orsay et se fait embaucher en tant que gardien de salle. Il quitte toute sa vie de professeur et coupant ainsi tout lien avec cette existence. Il ne laisse ni adresse ni coordonnées à ses proches, à ses collègues, encore moins à sa famille. Il se rendra compte assez vite que le passé qui nous enchaîne est dans notre esprit, et non dans l’endroit où les faits se sont déroulés. Comme un pèlerinage vers ce passé, l’histoire se rembobine comme un film sur lequel on a appuyé sur « Previous »…

Impression : L’histoire m’a bouleversée à plusieurs niveaux (bon, je suis facilement bouleversée aussi, j’avoue mais, quand même), sans compter les passages tellement profonds et précis sur la vie. À la page 54 « On se rêvait, le temps de cette furie, dans un ailleurs qui aurait le goût de la liberté. Puis la tempête se calmait, et l’on restait gentiment assis dans sa vie ». À la page 103 « Il ne faut jamais chercher à comprendre pourquoi quelqu’un nous désire ».

Lors de ce voyage en arrière dans la vie d’Antoine, rien dans la 4e de couverture ni dans le titre du roman, ne pouvait annoncer cette histoire, aussi terrible qu’émouvante. On bascule facilement d’un chapitre à l’autre, mais on ne perd pas le fil des idées. Toutefois, on attend avec impatience le lien. On se demande, mais où va-t-il nous conduire cet Antoine Duris ? On a envie d’en savoir plus. Quel tableau va donner tous ces bouts de vie que l’auteur esquisse au fil des pages. Quand les pièces du puzzle sont enfin placées, on est juste soulagé et assez content d’avoir patienté, car ça en valait la peine.

J’ai été profondément touchée par l’histoire de Camille, cette étudiante et talentueuse peintre dont les blessures ne se sont jamais cicatrisées. Le parcours d’une jeune femme qui aurait pu avoir un destin magnifique. Un bel avenir brisé à cause de 2 minutes de pulsion sexuelle… Vous vous demandez sûrement, c’est quoi le rapport avec Antoine Duris. Je vous recommande la lecture, et ce n’est absolument pas ce que vous pensez ?

NA HASSI
Photo : lilietlavie.com