Christophe Jonas

En 2017, paraît sur le site Zinfos974 un portrait du peintre réunionnais, Christophe Jonas. On peut consulter cet article sur le lien suivant : https://www.zinfos974.com/Christophe-Jonas-peintre-ultra-realiste_a120047.html

On y apprend que cet artiste est complètement autodidacte. Il a fait des études d’électro mécanique et a exercé longtemps le métier de frigoriste. Il a donc appris à peindre seul, s’appuyant sur ses erreurs pour toujours s’améliorer.

Je l’interroge sur ses ambitions en tant que peintre. Il me dit qu’il est très minutieux, qu’il admire les anciens et en particulier la peinture espagnole et s’attache surtout à révéler l’ombre et la lumière dans ses sujets. Il aime utiliser des couleurs sombres pour faire surgir la luminosité sur un détail. Il me dit qu’il essaye de traduire dans son œuvre l’expression « sortir du fénoir ». Il apprécie aussi la couleur bleue et se sert souvent du bleu acier qui l’inspire.

Il ne s’intéresse pas beaucoup à l’abstraction et se concentre surtout sur les représentations figuratives et en particulier sur les personnages. Il travaille sur toile et à l’huile parce qu’il aime l’idée que l’on puisse repasser, refaire, recommencer ce qui ne convient pas. Christophe Jonas est un perfectionniste qui a besoin de tendre vers des formes parfaites. Il aime dessiner le visage des personnes âgées : il a l’impression que leurs traits expriment davantage leurs émotions que les visages lisses des jeunes. Ce qui le captive principalement dans un visage, c’est le regard : ce qu’il dit, ce qu’il suggère, ce qu’il évoque. A travers le regard de quelqu’un il est possible de lire son vécu, de révéler ses états d’âme.

Il affectionne aussi les sujets qui évoquent La Réunion « lontan ». Ainsi, il me dit qu’il ne veut pas faire les éternels flamboyants, « charettes-bœufs » ou pailles en queue que l’on trouve partout. Il préfère se rappeler sa jeunesse et peindre des sujets de la vie quotidienne comme les jeux auxquels les enfants de son époque jouaient par exemple. Pour travailler, il recherche des images. Pour chaque thème, il recherche plusieurs images qu’il réinterprète, recrée, réorganise de la manière qui lui paraît pertinente. Il est très attaché à la netteté du dessin, au respect des proportions

Christophe Jonas donne de nombreux cours : au « Bois Retrouvé » au Tampon, au « Ruisseau blanc » à La Montagne. Il donne aussi des cours à Etang-Salé les Bains ainsi qu’à Saint-Denis et à Saint-Pierre pour le Conseil Général. Il anime depuis longtemps un groupe à Saint-Denis et donne par ailleurs des cours particuliers. Ce qu’il veut, lorsqu’il donne des cours, c’est transmettre ce qu’il a appris, amener chaque participant à la patience, à se révéler à lui-même. Il ne donne pas de sujet précis à ses élèves mais préfère les guider à travers les motifs qu’ils ont choisis. Pour lui, ces moments d’effort doivent se conjuguer avec des temps de détente : la peinture doit se faire dans la bonne humeur et la convivialité. Au départ, il préfère que les participants aux cours ne s’encombrent pas de trop de matériel. S’approprier un modèle et s’en détacher : c’est cela qu’il cherche à faire découvrir à ses élèves. On peut n’avoir que peu de pinceaux et que peu de couleur : du blanc et deux autres couleurs suffisent pour faire émerger une atmosphère.

Christophe Jonas expose peu. Il a l’impression de ne pas être très apprécié par les milieux culturels régionaux. Il déplore le fait que l’on ne donne pas assez d’opportunités aux artistes locaux. Il regrette que la Mairie de Saint-Denis se focalise sur le « street art » et les graffeurs au point d’oublier un peu les peintres de tableaux. Pourtant, son rêve est de faire des trompe l’œil sur des murs appartenant à des collectivités. Il regrette aussi qu’il n’y ait pas assez de communication de la part des communes lorsque les artistes exposent leurs œuvres.

Il est possible de visiter la page « facebook » de Christophe Jonas : https://www.facebook.com/jonasart974