ActualitéChroniques de Madagascar

De Raynoo
« L’amour de la danse se transmet »

Nos meilleures photographies gardent jalousement les souvenirs d’un moment unique de toute une vie. Des  fragments d’image qui reviennent en flash-back à chaque fois qu’on visualise ces clichés chers à nos yeux. Pour le collectif de danse Mob’Zah, cette photographie a été prise lors du tournage d’un clip de danse sur le morceau de Serge Beynaud « Zendaka ». Une image qui véhicule avec perfection la valeur de la danse et plus particulièrement le collectif.

 

Il suffit d’un coup d’œil à l’image pour situer l’histoire dans l’Océan Indien. D’un regard pour se rappeler que la richesse de nos îles réside dans le caractère cosmopolite de ses habitants. Car Mob’Zah est tout d’abord un collectif pour les amoureux de la danse peu importe leur origine. Fondé par un jeune Comorien, le collectif compte actuellement 13 danseurs apprentis qui ne demandent qu’à exprimer leur vision du monde à travers la danse.

 

« Zendaka » ou la richesse africaine

Danseur et chorégraphe, à l’écoute du morceau de Serge Beynaud durant lequel il cite le nom de plusieurs capitaux de l’Afrique, l’idée a bourgeonné dans la tête de De Raynoo de faire un clip de danse qui mettrait en avant la culture des îles de l’Océan Indien ; de La Réunion, à Maurice en passant par Madagascar et Comores. C’est ainsi que le groupe Mob’zah a mis en scène ce clip qui est une vitrine pour la culture de nos îles surtout en terme de danse. Ayant habité à Madagascar depuis des années, De Raynoo est de ceux qui ne peuvent pas vivre sans la danse. Depuis, il a déjà a été leader auprès de quelques collectifs de danse, participer au clip vidéo de plusieurs artistes malgaches comme Meizah, Alison. Spécialisé dans la danse Urbaine, dancehall et coupé décalé, le groupe mise à chaque fois sur l’originalité.

 

« Je me mobilise »

« Mob’Zah » qu’on peut traduire littéralement par je me mobilise englobe bien la valeur de ce groupe de danse. En effet, le collectif n’est pas de ceux qui exigent des danseurs qualifiés pour l’intégrer. Bien au contraire, les danseurs amateurs sont les plus recherchés afin de faire d’eux des danseurs qui n’auront rien à envier aux autres. « Durant le tournage du clip de danse, certains de nos danseurs tremblaient sous la traque mais avec de la persévérance, nous y sommes arrivés » raconte De Raynoo. Outre sa carrière de danseur, le jeune homme a suivi une étude en éducation sociale. Raison pour laquelle, il est particulièrement à l’aise pour transmettre l’amour de la danse à des danseurs amateurs. La danse a été salutaire pour lui. Durant son enfance, il a été particulièrement timide et sa mère l’a inscrite à un cours particulier de danse alors qu’il a été en CE2. Cette année même, il a participé au spectacle de fin d’année de son école. Depuis, il n’a plus jamais quitté cette discipline qui est devenue sa seconde nature. C’est en 2002 qu’il a suivi sa première formation de danse à l’Alliance Franco-Comorienne de Moroni. En 2003, il a créé son premier groupe de danse qui s’appelait Explosif Dancers. Et pour De Raynoo,  l’aventure ne risque pas de s’arrêter demain la veille car qu’importe le tournant de sa vie ; il a toujours fait de la danse sa priorité, sa plus grande passion.

Yanne Lomelle