ActualitéChroniques de Madagascar

Denis Rion, un brillant photographe

Affirmer que Denis Rion est un amoureux de la photographie nous éloigne encore trop de la réalité. Au-delà des cliquetis d’un appareil photo, bien plus important que le fait d’immortaliser un moment, l’artiste s’intéresse plus au bal des lumières qui valsent avec les éléments pour rendre chaque cliché unique et hautement artistique. Héritage et reflexe restant d’une précédente profession car pendant 20 ans, l’artiste a effectivement occupé le poste d’éclairagiste au théâtre et pour la danse. Une passerelle lumineuse qui l’a peu à peu emmener à faire de la photographie.

Dans ses œuvres, on retrouve facilement cette touche qui fait sa signature. « Une photographie,  c’est comme une scène car on y retrouve les mêmes éléments. Avant chaque clichés, je visualise d’abord la scène en tenant compte de la lumière, le décor, les gens » affirme Denis Rion. C’est donc sans surprise qu’on découvre que chacune de ses séries de photographies est bien tissée et ne donne aucune place au brouillon. Une histoire à raconter et des photographies qui apportent vie et matière au récit conducteur. Ce sont les compositions qu’on retrouve systématiquement dans les œuvres de Denis Rion. Comme on l’a dit précédemment, pour l’artiste, il ne s’agit pas que de photographie car cet art a pour lui une dimension plus grande. « J’avoue que cela ne m’intéresse pas particulièrement d’accrocher des photographies dans une salle vide. Ce qui me passionne c’est le contact avec l’autre : dans son art comme dans sa vie. Tout en tentant de ramener quelques essences d’ailleurs pour exprimer nos différences » précise-t-il.

 

Œuvres et parcours

Et dans sa quête de rencontres et de valse de la lumière, Denis Rion voyage beaucoup notamment entre l’Afrique et Madagascar. Parmi ses périples citons entre autres le reportage photo sur le Festival des Divinités Noires à Lomé, Aného et Glidi au Togo ainsi que la création d’un spectacle en 2016 (CORPS/BODY) avec les chorégraphes Gaby Saranouffi et Moeketsi Koena en Afrique du Sud.

Pour lui, Madagascar est son pays de cœur. Lors d’un bref passage au pays effectivement, il a ressenti une forte affinité pour le pays.  20 ans après ; en 2013, en revenant pour le  reportage photo visuels du Festival I’Trôtra, il a de nouveau ressenti la même chose et depuis dans ses voyages, il revient fréquemment à Madagascar.

En 2018, il est revenu pour un reportage photo et formation de photographes pour le festival Zegny’Zo, Diego Suarez.
En 2019, il était de passage pour l’installation de l’expo « De Portraits en paysages » dans le cadre de la résidence artistique « Regards Croisés sur Diego Suarez » avec l’Alliance Française de Diego Suarez.
En 2020, pour le reportage « Au fil de l’eau » sur les métiers des femmes au long du canal de Pangalanes en collaboration avec l’Alliance Française de Tamatave.

 

Un avenir riche en projet

Après la pause obligatoire du covid19, Denis Rion a des projets qui ne demandent qu’à être réalisés. Les plus conséquents sont notamment la continuité du projet de la série au Fil de l’eau qui va s’étendre de Mali au Japon en passant par la République Démocratique de Congo ainsi que le projet Regard croisés qui est encore d’actualité.

Pour Madagascar, du côté de Manakara, l’artiste compte faire le tour des gares de train à travers une série déjà nommée 18 jours-18gares en collaboration avec la poétesse Joey Aresoa. Il y a également le projet Gasy Studio Mobile (GSM). « Le concept m’est venu à Fianarantsoa. Il y avait un beau mur devant lequel passait tout au long d’une journée. Je m’y suis installé et j’ai pu faire des clichés magnifiques » explique Denis Rion. Ainsi le GSM serait un studio improvisé pour immortaliser le quotidien des malgaches. Ainsi que d’autres projets avec d’autres artistes.

 

En savoir plus : https://denisrionphotos.wordpress.com/

Yanne Lomelle

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Découvrez une sélection de photographie de Denis RION.