Évasion Littéraire

Hônko ou l’Arbre-abri - Episode 3

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Par Christina Jenssen Mahazomora l Illustration : Sandrine NANY

Le désert était bel et bien vaste, silencieux et sans signe de vie, mis à part le sable qui dansait en farandoles devant ses yeux. Mettre les pieds l’un devant l’autre lui demanda beaucoup d’effort car le sable était tellement épais qu’on aurait dit qu’une force le tirait vers le bas. Comme le soleil couchant peignait le ciel en un rouge flamboyant, Tsangy se dépêcha de rétablir son petit camp et de mettre des repères pour éviter de se tromper de route le lendemain : il aligna un à un au sol tout ce qu’il avait emmené avec lui vers le nord. Il alluma du feu car le désert pouvait être glacial la nuit, et se mit ensuite à réchauffer les plats que Soa lui avait préparés, tout en chantonnant une prière dédiée à sa mère.

Enveloppé dans son plaid, il dégusta son dîner : « c’est dans la sécheresse que tu retrouveras l’eau de la vie », se répéta-t-il, « comment pourrait-on trouver de l’eau dans un endroit pareil? », pensa-t-il, quand tout à coup il entendit une voix qui ressemblait à celle d’une petite fille mais en même temps lui rappelait celle de sa mère. Il fut tétanisé. « J’ai faim, donne-moi un peu à manger, tu ne pourrais pas te retourner pour me voir, moi ta mère ? Moi, je ne peux pas m’avancer, mon fils, je suis affamée, tourne-toi vers moi… », répéta la voix, imitant de plus en plus celle qui lui était si précieuse. Il lutta contre l’envie de regarder derrière lui, puis se souvenant de ce que Dadilahy lui avait conseillé, il se ressaisit et continua son dîner, bien déterminé à ignorer la voix baignée de plaintes. Bien lui en prit de réagir ainsi parce que la voix avait fini par se taire. Le calme reprit sa place et afficha son ciel à étoiles dont chacune s’illuminait de sa plus belle lumière. Et bien sûr, sa grosse boule d’angoisse lui fit remarquer que la lune était presque à son apogée. Il banda ses yeux pour ne pas se réveiller, le regard tourné dans la direction opposée, et finit par s’endormir enfin.

Surpris le matin par le bruit que firent autour de lui une centaine de zébus, il essaya avec ses yeux toujours bandés de retrouver les diverses pièces de son matériel, en se souvenant de l’ordre dans lequel il les avait posées. S’étant assuré que son corps et son visage étaient bien face à la bonne direction, il démêla le tissu qui lui couvrait les yeux. Rien, plus aucun bruit, ni aucun zébu, était-ce donc une hallucination? Il ferait mieux de continuer.

Il marcha, marcha, sans pause, toujours les yeux fixés droit devant lui. Et là, devant lui, soudain, lui faisant obstacle, un canyon sans fond. Il devait être l’après-midi : n’ayant pas le droit de regarder ailleurs, il perdit tout espoir, ses genoux touchèrent le sol, tant fut lourde sa déception. « Il faut que j’avance », disait-il, « si je veux sauver mon village et ma mère, il faut que j’avance », alors il se ressaisit, se mit debout, reprit un grand souffle, posa un pied devant l’autre, puis versa dans le grand et profond canyon.

Plouf ! Le voici tombé dans une eau d’une fraîcheur incomparable, et tellement claire qu’on eût dit que sa profondeur révélait un tout autre monde. Il ouvrit ses yeux, sa fatigue évanouie grâce à la douceur dans laquelle il avait plongé. Il nagea jusqu’à la surface, et se retrouva dans une splendide oasis tout droit issue d’un rêve. La végétation y était joliment disposée et laissait apparaître des arbres fruitiers ; le lieu semblait si accueillant, avec sa petite cascade qui coulait du haut de quelques rochers pour venir se perdre dans une sorte de bassin naturel, d’une eau si brillante qu’elle faisait songer à une pluie de milliers de petits diamants. Tsangy commença à nager vers la rive. En se rapprochant, une femme d’une beauté sans égale semblait l’y attendre. Ses yeux étaient d’une couleur noire profonde et spitante, et son corps vêtu de feuillages laissait deviner la courbe de sa longue silhouette. Mais le plus stupéfiant était sa chevelure dont les mèches fluides évoquaient une chute d’eau tombant sur ses épaules jusqu’à ses fesses sans même la mouiller : autant de merveilles sur une seule personne, assurément elle incarnait à ses yeux la beauté parfaite.

-Je t’attendais valeureux aventurier, bienvenu dans mon jardin. J’avoue que ton obstination m’impressionne, à un moment j’ai pensé que tu allais succomber aux tentations du désert.

-A qui ai-je l’honneur, et où suis-je? s’exprima Tsangy, le souffle coupé d’étonnement.

-Viens donc avec moi, la nuit commence à tomber, reprends des forces, bois, mange, ensuite nous discuterons, je te donnerai ce que tu es venu chercher, car tu le vaux bien.

Il hocha la tête en signe d’acquiescement, puis la suivit, elle et ses cheveux en cascade. Arrivés devant une table en pierre où des fruits de tout genre étaient posés sur des feuilles de bananier, il se précipita sur ce banquet et s’en régala. Une fois rassasié, il se prélassa sur un hamac en fibres de raphia, pendant qu’autour de lui dansèrent les lucioles de mille feux : le voilà à se dire que le paradis existe vraiment, il est là où il se trouve.

-Tu te plais ici?

-Oh que oui, mais je dois rentrer, à temps ou pas à temps, ma mère a besoin de moi, mais surtout mon village a besoin de moi aussi.

-Y retournes-tu même sans avoir trouvé la solution?

– Oui, j’y retournerai quand même… Répondit-il après une brève réflexion.

– Je vais te dire qui je suis, je suis la déesse de l’eau, j’ai bien vu ton dévouement dès le début de ton voyage jusqu’ici, je vais t’offrir l’eau de la vie, ce qui est la solution à tout.

Elle lui tendit un flacon en verre, puis arracha une mèche de ses cheveux qu’elle mit dans le flacon, et aussitôt la mèche se transforma en eau aussi. Tsangy le prit en la remerciant du fond du cœur. Il se prépara à saisir ses sacs, quand elle lui fit une annonce qui le désespéra.

-Sache que cette eau ne peut être utilisée qu’une seul fois, soit tu l’utilises en le versant au pied du « Hônko » pour le faire revivre, soit tu la donnes à ta mère pour la guérir de tous ses maux… Il faut que tu prennes le temps de bien y réfléchir. Reposes-toi en attendant, la nuit porte conseil, et une bonne nuit de sommeil éclaircit les idées. Il resta assis au bord de l’eau qui reflétait une lune à présent presque pleine : devant ce choix des plus difficiles, comment pouvait-il décider, alors que le temps lui était compté ? Il finit par s’endormir.

Le matin, le chant des oiseaux le réveilla, le soleil était déjà bien haut, il ne se rappelait même plus comment il avait réussi à retourner à son hamac. Il se mit debout précipitamment, car il ne croyait pas que tout ce qu’il avait vécu la veille était réel, mais oui, ce devait bien l’être, car il pouvait observer l’ondine caresser tendrement un bœuf de couleur cuivrée, d’une taille incroyable, aux pattes très musclées.

– Bonjour, je tiens à vous dire merci pour tout, mais je dois reprendre la route du retour parce qu’il me reste encore bien du chemin à faire, je n’ai pas pu choisir encore, mais je réfléchirai en cours de route, il est clair que je n’arriverai pas à temps, mais je suis prêt à en payer le prix.

-Je suis sûre que tu finiras par faire le bon choix, je vois que tu as un grand cœur. Alors monte sur ce bœuf, il te fera gagner du temps, et te sortira de ce grand canyon plus facilement. Il te laissera à quelques pas de l’entrée de ton village. Tu as toute ma bénédiction.

Il monta sur l’animal en s’agrippant bien sur sa bosse ; d’un coup de sabot, le bœuf avança à une vitesse digne d’un pur sang arabe , le jeune garçon savoura pleinement cet instant.

Un bruit de musique et de rire, et des douces odeurs de nourriture se dégageaient de son village quand il arriva. Il s’interrogea sur ce qui pouvait s’y être passé. Il n’y avait que la lumière de cette lune bien ronde au-dessus de sa tête pour éclairer les alentours. Il descendit du dos du bœuf, et le laissa partir après l’avoir remercié : sans lui, il ne serait jamais revenu à temps dans cet hameau. S’étant avancé vers les brouhahas, il vit les gens danser et faire la fête, et à sa grande surprise, le grand « Hônko » au milieu du village avait retrouvé ces feuillages, sa grâce et sa vivacité. Les villageois le remarquèrent de loin, mais contre toute son attente, il fut acclamé par tous par des applaudissements, et les hommes coururent vers lui, ce qui l’effraya un instant. Ils le portèrent sur leurs dos, avec un « Goma »[1] . Entre-temps, il essaya de retrouver Papabe du regard mais en vain. Pas plus ne vit-il sa mère.

-Que se passe-t-il ici? quand je suis parti, tout était si différent…

-Jeune Tsangy, ces derniers jours, des évènements invraisemblables se sont produits dans notre humble «Andöharano », chacun de nous a fait un rêve identique : il y avait une femme avec des cheveux d’eau, qui nous prédisait, le dos tourné, qu’à chacune de tes bonnes actions l’arbre se mettrait à reverdir, et maintenant, la vie est redevenue comme avant, nous avions eu tort de t’avoir traité ainsi, car nous n’avions pas réfléchi…

-Heu! Laissons le passé dans le passé, une nouvelle vie pleine de renouveau s’annonce à nous, et sans ce voyage, je n’aurais pas pu comprendre combien ce village est important pour moi, combien vous êtes tous précieux pour moi.

Un cri d’approbation s’éleva. Tsangy savait très bien qui était la femme qui leur était apparue en rêve, mais par respect pour elle, il garda secrète l’histoire de cette déesse. Il se leva pour aller voir sa mère et laissa les gens à leur joie. Arrivé devant sa maison, il vit qu’une lueur éclaira la petite paillotte.

-Mère! Je suis de retour, comment allez-vous? Vous m’aviez manqué.

-Mon fils, tu es de retour…. Elle l’enlaça malgré sa faiblesse, elle l’étreignit de toutes ses forces ; elle rit, pleura, l’émotion fut à son comble.

-Tenez, buvez cette eau, elle va vous guérir.

Elle le but en une gorgée, et devant les yeux de son fils, son teint se rafraîchit, ses rides se dissipèrent, ses yeux brillèrent comme ceux des nouveau-nés, sa peau reprit de la couleur. Elle se leva sans douleur ni peine, la force lui était revenue… Elle était guérie. Ils passèrent toute la nuit à parler de son voyage, de l’apparition dans le rêve des villageois, de l’heureuse tournure que prit l’histoire.

Au bon matin, le jeune garçon se remit à ses habitudes, et avec beaucoup d’hésitation, entra dans la maison de Papabe. Surpris, celui-ci se mit à pousser des cris et des hurlements au milieu d’horribles phrases.

-Comment as-tu fait pour revenir, cela ne peut pas être possible? D’abord la vie qui revient à son cours, ta mère qui me rejette et maintenant ton retour.

-Qu’ai-je pu vous avoir fait pour que vous me traitiez ainsi mon oncle?

-Je ne suis pas ton oncle, tu ne t’es jamais demandé ce qui lui est réellement arrivé à ton défunt père, le jour de sa mort en mer, alors qu’il était réputé être le meilleur pêcheur. Il a eu la chance d’avoir gagné le cœur de la femme que j’ai aimé, et ils t’ont eu toi! Comment a-t-il pu mourir accompagné de son fidèle ami, d’après toi. C’était moi, je l’ai poussé dans l’eau sous les vagues déchaînées. J’ai essayé de conquérir ta mère pendant ton absence, mais elle m’a rejeté, j’ai voulu finir le travail en te laissant errer dans le néant, mais tu es là! maintenant je vois le petit canot de ma vie aller à vau-l’eau…, avoua-t-il dans un rire machiavélique.

Papabe, vous n’avez pas fait ça…

-Oh que oui,  » OUI! JE L’AI COMMIS! », j’ai commis le meurtre de votre père.

Sans que Tsangy et Papabe s’en soient rendu compte, plusieurs personnes avaient entendu le guérisseur en train de se dénoncer. Les gens restèrent perplexes, ils n’arrivèrent pas y croire. Quand il se tourna vers eux, il essaya de se faufiler en courant. Mais on s’empara de lui et on l’emmena au centre afin que tout le monde puisse le voir et l’entendre. Il répéta de plus en plus fort « Oui, je l’ai commis! ». Papabe finit par succomber à la folie, ayant perdu la tête par l’aveu de ces crimes. « Que désires-tu qu’on lui fasse, Tsangy, vu la gravité de son cas? », interrogèrent les villageois.

-Je ne suis pas bien placé pour le juger, parce que moi-même j’ai commis une faute. Mais le poids de ses remords est déjà un châtiment.

– Comme punition, nous allons le chasser du village, il va errer dans le néant.

Ainsi, Papabe n’arrêta pas de crier son crime, en quittant à jamais son cher « Andöharano ». Une fois le calme et la paix revenus au sein de la société, une jeune fille dotée d’un grand pouvoir de guérison prit sa place et exerça cette tâche sacrée de soigner les gens. Le petit village, qui avant ces événements n’avait pas d’histoire, aura beaucoup à enseigner aux générations futures. Qu’elles sachent donc que la nature qui nous abrite a ses propres limites et ne pourra pas indéfiniment renaître après chaque exploitation excessive que lui infligent les humains qui l’habitent.

Mère! ça ne vous est jamais arrivé de vouloir voir ce qui se trouve au-delà de ce que nous voyons ici ?

-Mais pourquoi voudrions-nous quitter notre village, on a tout ici…

-Si… ! Mais s’il existe un monde encore mille fois mieux, plein de mystère et des choses fascinantes.

-Arrête donc de rêver et va traire les vaches, elles au moins auront quelque chose de fascinant à t’offrir.

-Ahhh ! Un jour je voyagerai au-delà de ce village, et je trouverai un remède pour vous guérir…

Allongée dans son lit, la mère de Tsangy sourit tendrement à son fils. Malgré l’état de santé de cette dernière, le jeune garçon restait optimiste et un peu rêveur à l’idée de voir le monde. Tsangy est un garçon de seize ans, qui vit seul avec sa mère que sa maladie affaiblit de jour en jour. Lui, espérant trouver un remède ailleurs, se trouva retenu dans ce village bien contre son gré. Comme les villageois le disaient : « nous n’avons aucune raison de partir car le grand « Hônko » nous protège ». Chaque nuit, enfoui sous sa couverture, il pria l’arbre protecteur de permettre à sa génitrice de retrouver la santé.

Il saisit alors le seau en fer, se dirigea vers la porte, s’arrêta un instant, et faisant face à sa mère, lui dit : « vous allez guérir, il faut y croire », et il partit.

Il n’omettait jamais de passer saluer le guérisseur avant d’aller rejoindre le bétail. Papabe[2], le meilleur ami de son défunt père, est un homme sage et très respecté, qui connait toutes sortes de plantes médicinales et les rituels qui en accompagnent l’usage. Il sait beaucoup de légendes, c’est pourquoi Tsangy lui rendait à chaque fois visite pour écouter ses récits plus fascinants les uns que les autres. Mais il le consulta aussi sur un traitement pour apaiser le mal de sa mère.

-Bonjour vieux sage !

– Je te le répète tout le temps de ne pas m’appeler de la sorte.

-Je sais que vous aimez ça Papabe… Répond le jeune garçon avec un grand sourire.

-C’est ça oui… Engagea-t-il avec un sourire à son tour, avant de continuer.

-Sinon, parle-moi de ta mère, comment se porte-t-elle ?

-Depuis le dernier traitement que vous m’avez donné, rien n’a changé, les médicaments ne font plus d’effet.

-Ne te désespère pas, je vais te donner une autre plante dont j’espère bien qu’elle sera efficace pour sa guérison.

Il fouilla interminablement l’intérieur de sa paillote aux plantes accrochées de toute part. Puis sortit enfin, avec des feuilles dans les mains…

-Tiens, ce sont des feuilles de « ravintsara » pour lui redonner la force et se remettre sur pied. Fais les bouillir, et fais-les lui boire tièdes avant de dormir. Et récite cette prière pendant sept jours à chaque lever du jour « Oh grand arbre protecteur, que la santé soit, que la santé soit, que la santé soit ! », toutes les personnes qui ont adressé cette prière en suivant ce traitement ont toutes été guéries.

-Merci mille fois mon cher Papabe

-Pars traire les vaches maintenant.

Il acquiesça en sourire et partit joyeux avec grand espoir.

Quand le soir arriva, il suivit toutes les consignes que le guérisseur lui avait dictées. Ne rata pas de réciter la prière à chaque lever du jour. Et cela pendant les sept jours comme ce fut dit.

Au huitième jour, après avoir trait les vaches, en rentrant à la maison, Tsangy retrouvait sa mère inconsciente étendue devant leur porte. En panique, il courut chez le guérisseur en portant sa mère sur son dos.

-Elle est très faible, je suis navré de t’annoncer que si le dernier traitement n’a pas fonctionné, il n’y a rien d’autre qu’on puisse faire.

-C’est impossible! vous devez connaître d’autres plantes, s’il vous plait, faites quelques choses.

-Hélas, je ne peux plus rien, je pense que c’est la volonté de notre arbre protecteur.

-N’était-il pas censé nous protéger ? N’était-il pas censé nous aider ? Si ça se trouve, ce n’est qu’un vulgaire palétuvier comme tous les autres.

-Comment oses-tu ? Le « Hônko » a toujours protégé nos parents, nos grands-parents ainsi que nos arrière-grands-parents. Tu ne dois pas arrêter de lui adresser tes prières…

-Un arbre n’écoute pas les prières ! Cria-t-il en sortant de chez le guérisseur.

Après être resté un long moment au chevet de sa mère tombée en léthargie le soir même, Tsangy décida de sortir prendre l’air. Il vagabondait dans le village en laissant errer ses pensées. Combien de temps encore déambulait-il, jusqu’à ce qu’il se soit retrouvé devant le grand arbre ? Il s’arrêta net comme un clou devant ce-dernier. Sans trop y prêter foi, il commença à prier, mais au bout d’un moment, saisi d’une grande colère mélangée à sa tristesse, il se mit à escalader la clôture et sauta à l’intérieur même du lieu sacré; c’était la première fois qu’il remarqua combien l’arbre était immense. Mais cela ne l’impressionna pas pour autant ; enflammé de courroux, il arracha une par une les feuilles de l’arbre. Il ne se souciait plus ni des piqûres d’insectes, ni des esquilles de bois, ni même de sa fatigue qui commençait à le saisir. Il continua, il continua, les larmes aux yeux.

Enfin, ne pouvant plus résister à la fatigue ni au sommeil, il s’écroula délicatement au pied de l’arbre sur les piles de feuilles qui s’y trouvaient, Tsangy sombra dans un sommeil reposant.

[1]  Chanson traditionnelle réservée aux hommes, surtout les guerriers, tout en clapant des mains de manière rythmée et musicale.