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« L’âme des Innocents » de Cerveau Kotoson

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Par Yanne Lomelle

Déchirant récit d’une tradition sanglante

Le premier livre de « Nouvelle » de Cerveau Kotoson parle d’une fatalité, de la justice, de tradition et d’acceptation. A travers « L’âme des Innocents » l’écrivain attire notre attention sur une tradition malgache dévastatrice et meurtrière. Un sujet presque tabou que le journaliste et artiste a remis au goût des jours pour que jamais le passé ne soit oublié.

 

Quatre amis se rendent aux cimetières des fœtus de Diego-Suarez quand un évènement inattendu survient. Les âmes innocentes qui habitaient les lieux se sont insurgées pour dénoncer l’assassinat d’un enfant. C’est une histoire qui évoque une pratique ancestrale, des faits de société mais surtout qui rappelle l’importance de la vie dans la tradition malgache. L’avortement, l’infanticide au nom de la tradition (cas des enfants nés Alakaosy qui sont assassiné à leur naissance pour éviter à la communauté malheur), le caractère sacré de la vie ; ce sont autant de thèmes abordés par l’ouvrage de Cerveau Kotoson.

Cerveau Kotoson, fidèle à ses valeurs et à ses convictions en abordant ce sujet savait pertinemment qu’il voguait à contre-courant. Il en faut pourtant plus pour le dissuader à crever l’abcès. C’est ainsi qu’a bourgeonné l’idée d’écrire « L’âme des Innocent ». « Un constat amère, le désarroi face à la recrudescence d’avortement, d’irresponsabilité paternelle sur fond de crédulité traditionnelle et l’ésotérisme basique » ce sont les raisons qui l’ont poussé à écrire ce récit.

Dans son approche, il ne fait pas abstraction du fait que la tradition malgache préconise également la préservation de la vie. C’est dans cette démarche qu’il avoue que l’Ame des Innocents interpelle également  la perte des valeurs culturelles malgaches au profit de la colonisation intellectuelle et le changement des priorités essentiellement lié à la précarité de la vie dans la Grande Ile.

L’ouvrage de Cerveau Kotoson fait 40 pages et la Nouvelle a été traduite par ses soins en malgache et en italien. Une immersion dans une tradition tristement présente.