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Matchbox, Photographe du temps moderne

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Par Yanne Lomelle

Les cinq photographes sélectionnés pour le prix Paritana ont chacun leur particularité que ce soit dans la manière de capturer leurs clichés ou dans la présentation des sujets et voir même dans le traitement de la photographie. Parmi eux, Matchbox qui s’est spécialisé dans le montage photographique. Ayant apporté une nouvelle vision de l’art de la photographie, c’est sans aucune surprise qu’il a gagné le prix « Aide à la jeune création » lors de la remise des prix Paritana édition 2019.

 

Durant l’exposition des nominés à l’IFM, il a présenté trois œuvres de la même série qui suscite l’étonnement et la curiosité en même temps. Des photographies qui mettent en avant les vices de la mondialisation. La première photo s’intitule « Paint It Black » et elle représente une personne avec la fumée en guise de tête. L’artiste y évoque l’addiction en générale. La deuxième photographie représente le même portrait mais au lieu de la fumée, c’est une télé qu’on trouve sur la tête qui s’intitule « Basket Case ». « Je l’avais fait sur un coup de tête, c’est la première image qui parle de la société. Au départ c’était un test car je me suis fixé comme objectif de parler d’un sujet qui ne me concerne pas ». La dernière œuvre montre le même portrait avec la machine à écrire en guise de tête intitulée « The Kill (Bury Me) 2019 » qui parle de l’addiction au travail. Maintenant au nombre de trois, l’artiste compte continuer cette série au fur et à mesure de son inspiration.

 

Une vision sur la photographie malgache

Les artistes actuellement à Madagascar sont soumis à critique stricte sur la représentativité de leur pays d’origine dans leur œuvre. Matchbox, issu d’une nouvelle génération d’artiste veut aller au-delà de cette pratique. « A l’internationale, les gens s’attendent presque toujours à trouver une empreinte folklorique dans nos œuvres. A défaut de cela, ils sont étonnés voir même déçu » a-t-il mentionné. Pour lui, dans la discipline artistique qu’il a choisie, il veut se défaire de cette exigence. Il veut donner une autre perspective aux artistes en montrant qu’on peut faire de la photographie autrement. Et vu son succès à Paritana, c’est un objectif presque atteint.

 

Parcours artistique

Dans sa vision, il n’a jamais pensé faire de la photographie mais plutôt dans l’illustration ainsi que le concept art ou de la 3D, et éventuellement du cinéma. Ayant fait de l’informatique et développement comme carrière, dans le cadre de son projet, il a dû se procurer une appareille photo en 2013. Il a également fait des dessins numériques et c’est suite à la complication rencontrée dans cette discipline qu’il a eu l’idée de faire des montages photographiques. Une exposition au CGM en 2014, participation aux Jeux de la francophonie dans la catégorie photo en 2017 et une exposition à « Indie Madagascar» la même année, Paritana est une victoire en soi pour ce photographe passionné.

 

Après Paritana, le jeune artiste est bien décidé de continuer sa carrière en affirmant que « je vais essayer de participer à plusieurs concours international pour voir jusqu’où je peux aller. Je ne sais pas si cela va marcher ou pas mais je suis têtu. Cela fait 5 ans  que mon art ne me rapporte rien mais je suis encore là (rire).  Je vais commencer à créer des images un peu moins personnels en parlant de sujets importants comme le racisme, l’écologie ou la femme ».

 

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