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Particularité culturelle malgache

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Par Yanne Lomelle

Balise pour la protection de la biodiversité

« Les aires protégées de Madagascar, leur histoire, description et biote » c’est le titre de l’ouvrage édité par l’éminent biologiste Steve Goodman, Marie Jeanne Raherilalao et Sebastien  Wohlhauseur avec le concours de l’Association de scientifiques dénommée Vahatra. Ce livre bilingue (anglais et français) est composé de trois tomes et fait plus de 1.700 pages. 7 kg d’informations plus qu’exhaustives sur les aires protégées de Madagascar, leurs particularités, la spécificité de ses faunes et flores, les dangers qu’ils encourent et leur évolution au fil des années. Un document plus que nécessaire pour assurer la protection et la conservation de ces aires protégées d’une manière durable et efficace. Notons d’ailleurs qu’avant la sortie de cet ouvrage, le document de référence pour Madagascar en matière d’aires protégées s’intitulant « Madagascar : Revue de la conservation et des aires protégées » date de 1989.

 

Association Vahatra

La production de ce livre cordonnée par l’association Vahatra est le fruit d’un travail acharné pour notifier l’évolution des aires protégées de Madagascar depuis 1989 en présentant tous les détails des 98 aires protégées terrestres de Madagascar. Vahatra l’association composée de scientifiques et d’étudiants a été créée en 2007 par des passionnés de conservation des richesses naturelles malgaches ayant fait de la Grande Ile, un des hotspots en biodiversité. Outre ce nouvel ouvrage, l’association a déjà publié plusieurs ouvrages scientifiques pour optimiser la préservation et la conservation de notre richesse naturelle. Notons que l’association a obtenu un financement de 5.1 millions de dollars du Critical Ecosystème PartenerShip Fund (CEPF) pour le comptant de l’année 2015 en jusqu’en 2020 et c’est ce qui a permis d’effectuer les laborieuses recherches ayant permis la sortie du  « Les aires protégées de Madagascar, leur histoire, description et biote ».

 

Une approche ciblée

La présentation officielle de ce livre était d’ailleurs l’occasion de faire le point sur la situation de ces aires protégées notamment en matière de menaces. Au fil des années, les organisations spécialisées en la conservation de la biodiversité tâtonnaient et n’ont fait que suivre les tendances internationales. Trente ans plus tard, ces méthodes ont fait leurs preuves, démontrées leur faille, raison pour laquelle les scientifiques penchent pour une nouvelle approche. Une réalité reste indéniable, la protection des aires protégées efficaces doit se faire en harmonie avec la communauté. Ainsi, dans cette ouvrage fortement détaillé, les scientifiques ont noté la particularité culturelle de ces sites afin cela puisse aider à la conservation de sa richesse biologique. Prenons l’exemple du parc national d’Antrema qui a été créé à la demande de la population locale afin de protéger le Prophitecus coronatus (espèce de lémuriens) sur place que les habitants considéraient comme étant la réincarnation de leur ancêtre. Connaitre la particularité de chaque site permettrait donc de minimiser les pertes provoquées par les pressions anthropiques. A travers cet ouvrage, Madagascar détient actuellement l’outil incontournable pour la préservation efficace des aires protégées. Notons qu’une seconde présentation de ce livre se fera ce samedi à l’Institut Français de Madagascar.