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Zakaria Azaly dit Isaac

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Par Yanne Lomelle

De l’anonymat à l’authenticité

Entre les nuances du noir et du blanc avec un soupçon de bleu, l’artiste peintre Isaac de son vrai nom Zakaria Azaly, étoile confirmée de l’art contemporain malgache nous a fait montre de l’ampleur de son talent à travers son exposition qui se tient actuellement à Isoraka. Grâce à la délicatesse de ses coups de pinceau, Isaac nous transporte dans un voyage en première classe dans l’antre de la société malgache. Et c’est sur les murs de la galerie de Max et le Ferrailleur, qu’il nous ouvre la voie vers une rétrospection artistique sur l’envahissement de la mondialisation et la perte de l’identité culturelle.

 

Postérité artistique

Alors que la majorité des artistes œœuvrent sans relâche pour atteindre la célébrité, l’artiste peintre contemporain Isaac  a décidé de prospecter tous les aspects de l’anonymat. C’est de cette initiative qu’a vu le jour l’exposition « O’Krom ». Dès son intitulé, le peintre donne déjà  le ton. « O’Krom, j’ai choisi le noir et blanc afin que tout le monde soit sur la même échelle de compréhension» nous confie chaleureusement l’artiste en marge de son vernissage. Dans cette quête de l’anonymat, il a mis sur toile la saturation, l’errance et  la perdition de la culture au profit de la mondialisation notant l’inertie d’une population anesthésiée, au passage. C’est d’ailleurs pour cela qu’à travers cette exposition, il utilise des  images représentatives de la société malgache pour mettre en exergue cette insensibilité grandissante.

 

Focus sur l’exposition

Sous la lueur d’une lampe ancienne, se dresse un tableau aussi captivant que troublant. Il met en scène une femme à l’allure ordinaire. Un lambaoany sur la taille, un chapeau de paille sur la tête, de dos elle avance d’un pas résigné vers le néant, La fatalité ?  Une image qui met en exergue la course vers l’information et la communication de sorte que l’individu s’efface. Paradoxalement, ce tableau dégage une énergie contradictoire, l’aura de la femme suggère que malgré la saturation de l’information, il est possible de s’affirmer individuellement. Et plus précisément de vendre du rêve. Un autre tableau tout aussi intéressant. Une femme portant à son bras un nourrisson, sur sa tête un panier rempli de marchandise. Sur son autre bras, un panier où on peut voir le reflet de la lune. Dans ce œuvre on peut lire que bien plus que des vivres, la vendeuse vend de l’illusion pour nourrir son enfant. Enfin, pièce maitresse de cette exposition, un diptyque où l’on peut découvrir un groupe de personnes, celui qui semble être l’ainé est habillé d’une manière traditionnelle et porte un bâton de marche. Le message est fort, il s’agit de réveiller la conscience collective, peu importe l’accélération du développement, notre identité culturelle se doit d’être sauvegardé, on trouvera toujours notre route,  précisément grâce aux  nouvelles technologies affirmer notre authenticité.