ActualitéExtraordinaires femmes ordinaires de la RéunionLa Reunion

Hortense

Hortense a 74 ans. Elle est née à Saint-Pierre et vit au Tampon

Elle m’accueille chez elle, dans une grande maison dont les larges baies vitrées offrent une vue somptueuse sur la Plaine des Cafres. Elle est mince, élégante dans sa simplicité. Son regard est franc, direct, et son sourire généreux. Elle me dit que vieillir présente l’avantage de ne plus rien « vouloir » mais d’être prête chaque jour à vivre ce qui lui est donné avec reconnaissance. Elle précise, en riant, que sa devise est désormais « Carpe Diem » et qu’elle est heureuse de ne plus avoir de désirs matériels. Elle est pleine de gratitude envers les bonheurs simples, la confiance qu’elle a en quelques amis. Elle m’avoue qu’elle est très croyante et que sa foi catholique lui fait du bien : elle sait que ce qui l’attend, « après » sera encore mieux que « maintenant ».

Les grands-parents paternels d’Hortense étaient de grands bourgeois de Saint-Denis. Elle ne les a pas connus car ils étaient déjà décédés à sa naissance. Mais elle sait que sa grand-mère n’a pas été ravie par le mariage de son fils. En effet, celui-ci épousait « une étrangère » parce qu’elle venait du Sud. A cette époque, il existait un antagonisme entre les habitants du Nord et ceux du Sud, même lorsque les classes sociales étaient identiques, ceux du Nord se sentaient supérieurs et regardaient ceux du Sud avec condescendance ! Cette grand-mère était une femme rigide, très sectaire. Heureusement, avec le temps, elle a quand même fini par accepter cette alliance car elle a été séduite par la bonne éducation de sa belle-fille.

Hortense sait que son arrière-grand-père maternel, riche usinier du Sud, propriétaire de nombreux et vastes champs de cannes, était un grand séducteur. En effet, il avait une première maîtresse dont il a eu une fille qu’il a imposée à sa femme. Il avait aussi une autre maîtresse, malbaraise[1], dont il a eu plusieurs enfants. Il a d’ailleurs partagé ses terres et ses biens entre tous ses enfants naturels, si bien qu’il n’est plus rien resté pour sa femme légitime qui a fini sa vie dans une misère noire. Celle-ci vivait dans une minuscule case en bois dont la cuisine était en paille et Hortense se souvient d’avoir été la voir souvent le dimanche. Elle garde en mémoire l’odeur du café que l’on servait sans relâche.

La grand-mère maternelle d’Hortense a perdu la vie en mettant sa mère au monde. Son grand-père se retrouvant seul a confié immédiatement le bébé à un oncle et une tante. Pour la petite, c’est une enfance difficile qui commence. En effet, elle est une bouche supplémentaire à nourrir pour son oncle et sa tante et sera traitée comme une petite « Cendrillon ». Elle bénéficie toutefois d’une instruction solide qui la mène dans ses études le plus loin qu’il est possible dans le Sud, grâce à l’école. Pourtant, son éducation à la maison est faite de privations, de brimades ainsi que de règles strictes concernant le savoir-vivre. Même utilisée comme une domestique en ce qui concerne les soins de la maison, la jeune fille doit apprendre à « tenir son rang ». Dès qu’elle a fini ses devoirs, elle est obligée de faire le ménage et les tâches qui lui sont assignées sont interminables. Il y a très peu d’espace pour les loisirs. Elevée sans affection, elle est aussi humiliée et quand ses cousines ont le droit de sortir, elle ne peut pratiquement jamais échapper aux corvées qui lui sont imposées.

C’est pourtant, au cours d’une sortie qu’elle fait la connaissance des jeunes gens, fils et filles des grands bourgeois de Saint-Denis et de Saint-Pierre qui viennent en villégiature au Tampon où il fait moins chaud. Le petit groupe de jeunes se réunit chaque année pendant les vacances d’été en janvier et février. La sœur d’Hortense vit à Saint-Pierre et fréquente ce petit groupe. Comme elle avait honte de la « petite Cendrillon », elle l’avait jusque-là tenue cachée. Lorsqu’elle se décide à l’emmener, la maman d’Hortense qui a dix-huit ans, rencontre un jeune homme. Les jeunes gens se plaisent. Un an plus tard, ils se marient. A cette époque, les fiançailles sont longues et il faut respecter ce temps d’attente. Un an après leur mariage, un premier enfant naît. Les parents d’Hortense en auront quatre et elle sera la dernière. Son papa est technicien dans une usine sucrière du Sud. Il bénéficie d’une maison de fonction entourée d’un grand verger, de personnel nombreux, comme tous les employés de haut niveau de l’usine. C’est une période faste et sereine.

Malheureusement, lorsqu’Hortense a deux ans, son père meurt de la typhoïde. A ce moment-là, le conseil de famille se réunit et la famille maternelle propose de donner chaque enfant à un membre de la famille. Mais la mère d’Hortense refuse de se séparer de ses petits. La famille paternelle comprend. La jeune femme de vingt-six ans accepte alors la proposition d’un ami de son mari : un mariage de convention. C’est donc un deuxième mariage dont naîtront deux autres enfants qui l’attend. La famille maternelle n’approuve pas cette décision et prend ses distances.

Hortense dit que ce « nouveau » père a été un bon père ainsi qu’un bon mari. Grâce à lui, père, mère, oncles, tantes, ont fait le nécessaire pour que la famille soit une famille authentique et harmonieuse dans laquelle on ne fait aucune différence entre les uns et les autres. Hortense et ses frères et sœurs s’y sont sentis aimés et accueillis.

Mais les moyens financiers sont un peu justes : élever six enfants après la guerre n’est pas chose aisée. La petite Hortense n’a qu’une paire de chaussures et celle-ci est réservée aux dimanches. Les jours d’école, elle marche pieds nus. Elle a encore en mémoire la brûlure de l’asphalte chaud sur la plante de ses pieds ! Et dans cette école publique où Hortense est une des seules Blanches, les enfants se moquent d’elle : c’est si rare, une Blanche qui ne porte pas de chaussures ! Hortense se souvient aussi des « coups de cogne ». En effet, lorsque l’on marche pieds nus, le risque est grand de se blesser en particulier le gros orteil. A cette époque, on voyait bon nombre de gens, le pied emmailloté dans un pansement plus ou moins propre…

Les autres enfants blancs sont des enfants de pêcheurs de Terre Sainte, mais ils n’appartiennent pas au même milieu social et la maman d’Hortense est très stricte : on ne fréquente pas n’importe qui ! Il y a bien quelques enfants de bourgeois blancs, mais ceux-ci ne sont pas nombreux car la grande majorité suit sa scolarité dans des écoles privées. D’ailleurs, on apprend aussi à la petite à ne jamais fréquenter les Noirs ! Hortense est donc bien seule dans son école primaire!

Ce racisme, Hortense l’explique par le fait que la tante qui avait adopté sa mère était Mauricienne. Or, me dit Hortense, les Blancs mauriciens seraient ouvertement racistes et le revendiqueraient. Elle me dit qu’elle a « tété » le racisme pendant toute son enfance. Elle se souvient d’une anecdote : les petits Noirs, adoraient patauger dans les flaques d’eau en rentrant de l’école. Cela faisait très envie à Hortense qui n’avait pas le droit de marcher à côté de ses camarades de classe noirs. Un jour, elle a eu l’idée de transgresser l’interdit et s’est mise à jouer dans l’eau : elle est tombée. A son retour à la maison, elle a été corrigée énergiquement parce qu’elle s’était comportée « comme une Noire » ! Elle me raconte une autre anecdote : comme il n’y a pas de fontaine publique à Saint-Pierre, il arrive fréquemment que des gens s’arrêtent devant les maisons pour demander à boire. Selon la couleur de la peau ou le milieu social auquel appartiennent ces personnes qui ont besoin de s’hydrater dans la chaleur de l’été, on leur donne de l’eau dans des récipients différents : les Noirs ont droit à une moque[2], les yabs[3] ont droit à un verre de cuisine. Cela semble paradoxal puisque la famille d’Hortense n’est pas très riche. Mais celle-ci me fait remarquer qu’il ne faut pas confondre moyens financiers et classe sociale ! Personne n’a droit aux verres fins utilisés dans la maison pour la famille.  Hortense m’explique que quand on est baigné, toute son enfance, dans un milieu raciste, on conserve des séquelles. En effet, si sa raison la conduit à rejeter toute forme de racisme, il reste en elle, profondément ancré au niveau émotionnel, des préjugés et des réticences et elle m’avoue qu’elle aurait été vraiment très mal à l’aise qu’une de ses filles épouse un Noir.

Ainsi, comme Hortense ne peut pas fréquenter les enfants de son école, elle joue avec ses frères et sœurs. Ce sont des jeux merveilleux : on fabrique des cabanes, on invente des histoires. Grâce à l’arbre de Noël de la banque où travaille son beau-père, les enfants reçoivent de beaux cadeaux : c’est ainsi que rentrent dans la maison les premières poupées et les premières dînettes qui occuperont bien le petit groupe d’enfants. Il y avait bien sûr des livres. Les parents lisaient beaucoup et le beau-père avait acheté une merveilleuse encyclopédie Larousse qu’Hortense aimait dévorer. Il y avait aussi un taille crayon en forme de globe terrestre et c’est grâce à lui qu’elle s’est passionnée pour la géographie, apprenant, sur ce petit objet rond, le nom de pays lointains et mystérieux.

Pour se rapprocher du lycée, la mère d’Hortense et son beau-père déménagent à Saint-Denis. En effet, à cette époque, il n’y a pas de lycée dans le Sud et le lycée commence en classe de sixième. Quand Hortense a dix ans, son beau-père meurt. Sa mère se retrouve alors seule avec ses six enfants, sans ressources. Elle cherche alors du travail et trouve un emploi chez un notaire. Puis, elle décide d’ouvrir une école privée à Saint-Denis. Cette école sera vite très prisée et tout le « gratin »de Saint-Denis y scolarisera sa progéniture. Dans cette école il n’y aura qu’une seule petite fille noire, une petite malbaraise.

Pendant les vacances, la famille quitte Saint-Denis pour aller passer deux mois à La Plaine des Cafres : on loue une maison. Mais c’est tout une expédition ! En effet, les affaires doivent être préparées la veille car on emporte tout : literie, marmites, casseroles, linges de bain, vêtements : tout ce qui sera nécessaire pour ces jours d’été dans une maison équipée du strict minimum. Et l’on prend le car qui démarre à 5 heures du matin ! Ce car, qu’on appelle « car courant d’air » car il n’a pas de vitres, appartient à la compagnie Amalou-Duchemann. Les fenêtres sont équipées de rideaux en toile cirée qui permettent, partiellement, d’éviter la pluie. Toutes les affaires sont amarrées sur l’impériale, protégées, elles-aussi par de la toile cirée. Dans ce car, les garçons rejoignent les hommes, au fond, tandis que les filles et les femmes occupent les places de devant. Quand les enfants étaient petits, ces voyages les amusaient mais à l’adolescence, ils ont ressenti de la honte : en effet, les familles de leurs camarades avaient leurs propres voitures.

Grâce aux efforts de sa mère et aussi à l’aide de la « bourse » distribuée aux enfants dont les parents n’ont pas de revenus suffisants, la fratrie tout entière peut faire des études, et tous les six réussiront leur bac. A cette époque, la bourse n’est versée que sous condition d’excellence : il faut avoir une très bonne moyenne pour en bénéficier et il n’est pas question de redoubler ! Hortense qui a obtenu un bac « mathélem[4] » choisit de devenir institutrice, car sa mère ne veut pas rester seule et tient à garder sa fille près d’elle. Elle suit les cours à l’école normale. Pendant ses études, un professeur repère ses qualités et lui suggère de faire des études plus poussées. Cela reste dans un coin de sa mémoire, mais elle commence à travailler comme institutrice.

Hortense aura très peu de nouvelles de sa famille paternelle. Le frère de son père, haut fonctionnaire, qui est aussi son parrain, gardera le contact, mais ses tantes n’ont jamais supporté le fait que leur propre frère ait épousé une « étrangère » et ne se sont pas intéressées à leurs neveux et nièces. Hortense ne les rencontrera qu’à l’âge adulte mais ne nouera pas de liens véritables. Celles-ci se montrent méprisantes : en effet, la maman d’Hortense, bien que bourgeoise et fille d’usinier, n’avait pas de particule à son nom !

Un jour, elle retrouve au cours de ses vacances, un ancien camarade de classe, un Zoreil[5] (arrivé sur l’île avec ses parents fonctionnaires, à l’âge de dix-huit mois). J’interroge Hortense : pourquoi ne dit-elle pas un « Zoréole[6] » ? Elle rit et secoue la tête : non ! ce n’est pas un Créole. J’en conclus qu’il ne s’agit pas, pour Hortense, du temps passé sur l’île, ni même de la maîtrise de la langue, ni non plus de la connaissance des habitudes réunionnaises, mais plutôt une question de culture.

Ce jeune homme fait des études supérieures à Paris mais revient pour les vacances dans sa famille à La Réunion. Tous deux tombent amoureux et se marient. Ils partent alors en France métropolitaine, à Paris. Le mari d’Hortense poursuit ses études tandis que cette dernière entame un cursus d’histoire-géographie à l’université. Elle obtient sa licence mais est obligée de renoncer au CAPES car son enfant supportait très mal d’être confié à une nourrice pendant la journée. Sa belle-famille comprend mal son renoncement car tous sont de brillants universitaires. Mais désormais, elle décide de consacrer son temps et son énergie à l’éducation de ses deux petites filles.

Finalement la famille décide de retourner vivre à La Réunion. Le jeune mari trouve un emploi dans un groupe de presse, mais il n’est pas très conciliant et suite à des désaccords avec la ligne éditoriale, quitte le groupe. Il se consacre alors à ses passions studieuses : la philosophie, l’étude des textes sacrés, l’analyse du créole et de la « créolité ».

Hortense reprend un poste d’institutrice et partage les enthousiasmes intellectuels de son mari.

Tous deux s’interrogent sur les raisons pour lesquelles la culture réunionnaise a un fondement si nostalgique, si triste, qui se manifeste aussi bien dans la musique que dans les comportements ordinaires. Hortense est persuadée que la géographie de l’île a fortement influencé le caractère des créoles réunionnais. En effet, chaque ville, chaque village est autrefois, et ce, jusque dans les années 70, une enclave. Aller de Saint-Denis à Saint-Pierre est une expédition qui prend pratiquement toute la journée. Les échanges ne se font pas, ou se font mal ou peu. Le train est trop cher et réservé à une élite. Pour les autres habitants la circulation se pratique sur des chemins de terre en charrette ou à pieds. Il y a des ravines à traverser. Les habitants restent en vase clos. Selon Hortense, l’isolement des populations est une des raisons pour lesquelles les Réunionnais seraient régressifs, soumis, fatalistes : il y a si peu d’espoir, si peu de possibilité de se projeter, de s’ouvrir aux autres.

L’histoire de La Réunion explique aussi en partie, selon Hortense, ces traits de caractère récurrents, la peur, le manque de dynamisme et de désir de changement. Pendant longtemps, le peuple a été terrorisé par la crainte de l’indépendance. Les communistes aussi effrayaient ces descendants d’esclaves et ces petites « Cendrillons ». En effet, les maîtres[7] avaient l’habitude de très mal traiter leur personnel.

Elle m’explique aussi, à partir d’une anecdote personnelle, combien les Créoles ont pu être humiliés tout au long de leur scolarité. Hortense parlait très bien le français parce que c’était la langue qu’elle pratiquait dans sa famille. Toutefois, il lui arrivait de commettre une faute, ou d’employer une expression créole. Elle était alors reprise par ses enseignants et rabrouée. Elle en éprouvait une profonde honte. Elle me dit : « imagine ces enfants noirs qui ne parlaient que le créole à la maison, combien ils pouvaient se sentir blessés lorsqu’ils étaient sans cesse critiqués ! ». Selon Hortense, c’est une autre des raisons pour lesquelles les Créoles, et en particulier les Noirs, étaient si silencieux et osaient si peu s’exprimer. Elle ajoute qu’heureusement les jeunes générations sont sorties de cette logique.

Hortense et son mari sont inquiets pour l’avenir de La Réunion. Ils pensent que nous sommes au bord d’une explosion car les inégalités et les injustices sont insupportables. Tous deux dénoncent une société de consommation qui s’est imposée, qui crée des besoins, crée des envies qui ne peuvent jamais être satisfaits. Or, le niveau d’éducation global des Réunionnais, au même titre que celui des métropolitains, ne permet pas à ceux-ci d’analyser les frustrations afin de mieux les supporter ou d’en mesurer la vanité. De plus, la société de consommation est plus récente et surtout s’est installée très rapidement, sans transition, ce qui complique encore le rapport que les citoyens peuvent entretenir avec ce type de piège

Hortense a deux filles qui vivent toutes les deux en métropole. Toutes deux ont fait des études solides après leur bac. L’aînée a préféré renoncer à un poste de cadre dans une PME pour se consacrer davantage à sa famille. Elle a donc passé le concours des écoles pour devenir institutrice.

La seconde avait un poste intéressant à l’université de Cambridge : elle s’occupait de formation du personnel de bibliothèque. Mais son mari n’aimait pas l’Angleterre. Ils sont donc rentrés en France. Elle est maintenant cadre dans une grosse société franco-suédoise.

Lorsque ses filles étaient petites, Hortense les élevait dans l’esprit de « Libres enfants de Summerhill »[8]. A l’école maternelle, cependant, elles ont rencontré quelques difficultés. Hortense avait choisi une école publique pour apprendre à ses enfants à ne pas faire de discriminations, mais l’école est sale, les enfants ne parlent que créole : finalement, Hortense choisit de les en retirer pour les mettre en jardin d’enfants afin de favoriser en douceur la transition. En effet, l’aînée fait un blocage, n’aime pas la Réunion, veut rentrer « chez elle ». Hortense pense que c’est sans doute parce qu’elle aura mal préparé sa petite fille au départ : elle ne le lui a pas assez expliqué.

Plus jeune, Hortense s’est sentie parfois révoltée par les injustices, par les difficultés qu’elle pouvait rencontrer et qui parfois se cumulaient. Aujourd’hui, elle regarde le « film » de sa vie et comprend que les événements ont du sens, qu’ils s’imbriquent les uns dans les autres pour constituer une direction. Elle a l’impression d’être reliée à Dieu par une sorte de cordon ombilical et tout semble être à sa juste place. La sagesse de l’âge lui permet de mesurer la pertinence des événements et leur utilité dans son histoire personnelle. Hortense, lorsqu’elle va chez son frère, dans l’ancienne propriété familiale que ce dernier a rachetée, se sent « chez elle » et a l’impression de pouvoir communiquer avec ses ancêtres. C’est pour elle, un réconfort : tout paraît fusionner dans un ensemble cohérent.

 

 

[1]Malbars et malbaraises sont originaires de l’Inde du Sud

[2]Boîte de conserve

[3] Créoles blancs des Hauts

[4]Bac à dominante scientifique

[5]Français de France métropolitaine

[6]Français de France accoutumé depuis longtemps à la culture créole

[7]A La Réunion, les « maîtres » pouvaient être des bourgeois blancs, mais aussi des Malbars ou des Zarabes (originaires du nord de l’Inde) ou des Chinois.

[8]D’après l’ouvrage de Alexander S.Neill. Ce livre édité en France en 1970 a fortement influencé une éducation sans contraintes.

Brigitte Finiels. Propos recueillis en janvier 2021
Illustration : Sabella Rajaonarivelo