ActualitéEvénements

Fanorona, un jeu à (re)découvrir

icon-baobab

Par Yanne Lomelle

Dans le cadre de la semaine consacrée au fanorona, Eris Rabedaoro expose au 3,14 à Ambatonakanga les résultats de plus de 20 années de recherches personnelles et de réflexions sur ce jeu ancestral malgache. Cette exposition à voir impérativement afin de (re)découvrir cette activité d’un autre temps qui englobe à lui seul les valeurs de la culture malgache.           

                                                                               

Aura mystique

Depuis le vernissage du 15 juin dernier, l’exposition a suscité l’engouement du public tananarivien. Elus, artistes, journalistes, citoyens sont venus pour en apprendre davantage sur ce jeu traditionnel dont la pratique est encore répandue, même en milieu urbain.Visuellement, l’exposition est une vraie réussite. L’aura mystique du fanorona est retranscrite en installations contemporaines par les sculptures de fer de Donn. Des extraits de livres retraçant la grande histoire du thème sont également exposés à travers les installations.

Ils contribuent à comprendre les dimensions sociales, culturelles et mystiques du fanorona. Ainsi, les ouvrages présentent David Ramanetaka, ambassadeur de la discipline à l’étranger, ainsi que Rakoto Randrianasolo, auteur malgache qui a le plus écrit sur  thème et d’autres écrivains. Une initiation au fanorona renvoie à l’époque d’Andriatompokoindrindra, prince malgache qui l’a utilisé dans ses démarches divinatoires.

 

Ile du Fanorona

A travers l’exposition, Eris Rabedaoro nous surprend : ainsi, la carte de la Grande île s’emboîte avec perfection sur ce schéma. Coïncidence ou signe du destin, la région d’Itasy considérée comme le centre de Madagascar, et le centre émergé de la terre, en constitue le cœur ou le « forin-daka » en jargon fanorona. Vu l’importance et l’ampleur qu’a occupé cette pratique dans la civilisation malgache, il est dommage de constater que de nos jours elle soit classée comme simple passe-temps.

Or bien plus qu’un jeu, jadis cet art a été utilisé dans l’architecture, dans la mise en place des stratégies militaires, dans la compréhension du monde et surtout dans le domaine de la spiritualité. Nous avons le devoir de renouer avec notre passé, et l’exposition d’Eris Rabedaoro sur le fanorona est un pas dans ce sens.