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« J’ai oublié la nuit »

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Par Yanne Lomelle

Joël Andrianomearisoa traduit l’art contemporain en malgache

L’introduction de Madagascar pour la première fois à la Biennale de Venise revêt une importance historique. Un enjeu que Joël Andrianomearisoa comprend et puisque la participation est nationale, l’artiste plasticien marque son engagement dans ce projet en intégrant les Malgaches à chaque étape. C’est dans ce cadre qu’il a tenu à dévoiler en avant-première l’œuvre qu’il va présenter tout au long du Festival. Joël Andrianomearisoa a d’ailleurs saisi cette occasion pour partager avec le public malgache son processus créatif afin d’aider la population malgache à mieux comprendre son approche artistique. « J’ai oublié la nuit » ce sera l’intitulé de l’œuvre que présentera Joël Andrianomearisoa lors de la Biennale de Venise du 11 mai au 24 novembre prochain.

 

Rideau de vie et temps de la mort

Le stand malgache lors de la Biennale de Venise serait une invitation mystique entre le jour et la nuit, la vie et la mort. L’idée est venue suite à un brainstorming avec les deux commissaires artistiques : Rina Ralay-Ranaivo et Emmanuel Daydé.

 

« J’ai oublié la nuit », Joël Andrianomearisoa a exploité ce thème en utilisant des matières telles que le papier de soie pour dresser ce qu’il appelle « un rideau de vie ». Fidèle à ses racines, l’artiste plasticien s’est inspiré de la nuit tananarivienne en suggérant le symbolisme de la culture afin d’emmener les visiteurs du stand dans le prisme de la culture malgache. L’idée de rideau géant était naturelle afin de représenter Madagascar étant donné l’importance du textile dans la culture du pays. L’usage du papier en soie suggère également un voyage à travers un livre ouvert. Fidèle à lui-même, Joël Andrianomearisoa a utilisé le noir afin de suggérer à toute personne qui s’approche de ses œuvres un voyage aussi bien personnel que culturel.

 

« Nous n’avons pas fini de parler d’amour »

Puisqu’il sera l’ambassadeur de Madagascar pour ce rendez-vous suprême de l’art contemporain, comprendre la démarche artistique de Joël Andrianomearisoa permet à la population malgache de mieux vivre l’expérience de la Biennale, c’est donc ainsi qu’est née l’initiative d’une conférence portant sur le thème « matérialité de l’émotion » par l’artiste plasticien. Deux heures durant lesquelles, Joël Andrianomearisoa a tenu le public tananarivien en haleine. La rencontre, l’amour, la séparation, la vie, la mort autant d’émotion que Joël Andrianomearisoa met dans ses œuvres d’une manière abstraite laissant ainsi libre court à l’imagination et la sensibilité de chacun. « Les passions sont belles quand on les brûle. Quand on désire quelque chose, on peut aller loin » a souligné l’artiste. Et entre Madagascar et l’art contemporain, c’est une longue histoire d’amour qui est à son commencement.