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Les "harendrina", une coutume en voie de disparition

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Par Yanne Lomelle

A l’approche de la fête de l’Indépendance, les rues d’Antananarivo sont décorées par les étals des marchands de lampions venus envahir momentanément les marchés de la ville. Même si les « harendrina » sont mis au-devant de la scène, tapis dans l’ombre, les gadgets lumineux fabriqués en Chine gagnent de plus en plus de terrain.

 

La guerre opposant les lampions malgaches et les jouets chinois aux diverses formes et aux mille et une couleurs brillantes qui séduisent plus facilement les enfants a débuté il y a quelques années. Au vu de la situation, les « harendrina » semblent destinés à une défaite inévitable.

Depuis toujours, les veilles d’Asaramanitra sont pour les parents l’occasion d’emmener les enfants au défilé des lampions, au crépuscule. Depuis l’indépendance de Madagascar, la tradition a lieu à  la veille du 26 juin, la fête nationale. L’objectif est d’illuminer les villes et les villages par la lumière que dégagent ces « harendrina ».

 

Un symbole d’espoir

La soirée du 25 juin est souvent cadencée par les pleurs des enfants dont le lampion en papier est parti en flamme par inattention. Et même si se brûler est parfois la destinée de ces « harendrina taratasy », comme le suggère la comptine « harendrina taratasy o, may may, may, izay tsy faly manao aminay » (lampion en papier, brûle, brûle, brûle, que ceux qui ne sont pas contents nous demandent des comptes), c’est aussi pour éviter ce genre d’incident que certains parents préfèrent opter pour les produits chinois.

Fara, vendeuse de lampions, affirme néanmoins que les lampions malgaches semblent renouer avec l’intérêt des parents à cause de la crise. Un chef de famille peut avoir trois « harendrina » pour le prix d’un jouet chinois, explique-t-elle.

Quoi qu’il en soit, les vendeurs s’accordent à dire que cette année, les ventes de lampions ont encore baissé. Leurs plus grands clients demeurent les associations caritatives qui continuent à en acheter pour leurs œuvres.