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Madajazzcar : Datita Rabeson et Denia Ridley donnent le « la »

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Par Raoto Andriamanambe

En toute sobriété. La 29ème édition de Madajazzcar a démarré en douceur, ce mercredi 3 octobre, au cinéma Plaza, avec des performances notables d’un monstre sacré de la musique malgache, Datita Rabeson, et une diva américaine biberonnée aux influences européennes, Denia Ridley.« Malgré les contraintes budgétaires, nous voilà au rendez-vous de Madajazzcar », esquisse Désiré Razafindrazaka, Président du festival. En effet, l’année dernière, ce rendez-vous des mélomanes a été quelque peu chamboulé par l’épidémie de peste. Les organisateurs ont donc eu à cœur de rectifier le tir en proposant une programmation alléchante et éclectique, après l’édition spéciale qui s’est tenue le 26 avril au 5 mai.

 

Band                                                           

La première soirée a donné le ton d’une dizaine de dates qui s’annoncent riches. D’emblée, Datita Rabeson, de la fratrie Rabeson, a planté le décor avec sa guitare : cette 29ème édition de Madajazzcar sera une ode au rythme suave. Alternant des titres internationaux et ses propres compositions, le multi-instrumentiste a ébloui l’assistance par un jeu virtuose, tantôt tonique, tantôt aérien.  L’ensemble qu’il forme avec Nini Rabarioelina (batterie) et Eric Rakotoary (basse) est rôdé. Les lignes de basse de Eric Rakotoary étaient particulièrement complémentaires avec des riffs bien sentis de Datita Rabeson. La discrète présence de Nini Rabarioelina a soutenu l’ensemble de l’édifice. Le band a également rendu hommage à Jeannot Rabeson.

 

Diva

Datita Rabeson et ses compères ont parfaitement labouré le champ pour une diva américaine. « Denia Ridley a répondu favorablement à nos sollicitations. Il faut aussi souligner qu’elle a affiché une confiance absolue à ces musiciens », s’est enthousiasmé Désiré Razafindrazaka. Et Mahefa Ramiandrisoa (clavier), Lovabil Rakotomalala (batterie) et Roger Zafera (contrebasse) n’ont pas déçu. Ils n’ont pas été intimidés par la diva et par l’enjeu. Les trois musiciens ont parfaitement accompagné Denia Ridley, décontractée et à l’aise sur scène. Sa voix est douce et un brin…désuète. La chanteuse de jazz américaine d’Austin (Texas) nous renvoie aux iconiques stars afro-américaines de la soul ou du R’n’B. Sans jamais brusquer ses auditeurs, elle est restée dans un registre classique et classieux tout au long de la soirée en rendant hommage à Ella Fitzgerald, Billie Holiday, Nancy Wilson ou Dinah Washington. Reprenant les standards et le grand tube Over the Rainbow à sa sauce. Les mélomanes malgaches ont de la chance. Elle sera encore dans la Grande île pendant la durée du festival.