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MatLi

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Par Yanne Lomelle

Artiste envers et contre tout

Et si tous les chemins mènent à Rome, ceux de MatLi l’a ramené systématiquement vers le monde artistique. Son domaine de prédilection : la photographie, ce qui ne l’empêche pas d’assouvir sa curiosité en exploitant d’autres disciplines. Un long parcours artistique qui est à ses prémices.  Certains diront qu’ils se cherchent encore, d’autres affirmeront qu’il est de nature « touche à tout », au-delà des « on-dit », pour MatLi, l’essentiel est de nourrir sa curiosité en savoir-faire et en pratique, c’est la raison pour laquelle il papillonne d’art en art.

 

Les épreuves de MatLi

Comme Hercule, chaque individu qui a un ‘‘objectif ’’ défini doit faire face à  son lot de travaux. On reconnait la carrure d’un grand homme dans sa capacité à aller outre  les blocages pour arriver à son but. Ses 12 épreuves surmontées, MatLi fait bel et bien partie des 10 nominés pour le prix Paritana. Li Cho Hsien Mathieu de son vrai nom s’est lancé dans un projet pour être sûr d’être sélectionné à ce prix trois mois après l’annonce de la victoire de Dwa en 2018. Un travail laborieux qu’il a perdu suite à la destruction de son ordinateur portable. Ajouté à cela, en juin 2018, son appareil photo professionnel a rendu l’âme. Autant de mésaventures et de frustrations qu’il a tournée en sa faveur. Sans perdre de vue son ‘‘objectif’’, il a saisi cette occasion pour se plonger dans ses archives photos afin d’en extraire la substantifique moelle. De là est né la série « récit d’un voyage à la frontière du rêve et de la réalité » qu’il a soumis lors de la sélection au prix. Le concept est simple et poétique à la fois, s’apparentant au jeu « trouver l’intrus », il a introduit un élément extérieur à chaque scène, invitant ainsi les spectateurs à user de leur imagination. C’est ainsi que MatLi a réussi à faire de son plan B son ticket gagnant pour sa nomination.

 

Artiste professionnel

C’est en en 2011 que la vie de ce jeune artiste a basculé. Sa tante lui a offert à l’époque un appareil photo classique, de ceux qui marchent encore avec des piles. Dès lors, il ne s’est plus arrêté au grand détriment de plusieurs paquets de piles qui ont vite trépassé à cause de sa curiosité. Des recherches qui l’ont emmené à étudier sur internet le « Béaba » de la technique de photographie.  Autour de lui, tout le monde s’est aperçu de l’intérêt qu’il portait à la photographie et quelques mois plus tard, c’est sur une table de poker qu’on lui a proposé son premier travail en tant que photographe. Ayant travaillé essentiellement dans le domaine artistique par la suite, il a vite compris que ses recherches, son approches de la photographique revêtait depuis toujours une dimension artistique. Ces aléas ont fait que malgré le fait qu’il a embrassé d’autres disciplines, la photographie demeure son médium, son encrage, l’incarnation même de sa zone d’inconfort. Pour sa première nomination au Prix Paritana, il reste confiant tout en reconnaissant les valeurs artistiques des œuvres présentées par les autres concurrents. Au-delà de ce prix, il va sans dire que MatLi promet d’être un personnage incontournable de l’art malgache de par son engagement et son approche artistique.