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Ranaivo, Faiseur de Valiha

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Par Yanne Lomelle

Il hante les rues d’Antsahavola depuis quelques années. Ses instruments musicaux sont posés à même le sol. Pour attirer la clientèle, il lui arrive de jouer du Valiha au grand plaisir des passants. Son nom: Ranaivo et il est l’artisan qui a fait le bonheur de tous les grands noms de la musique malgache.

 

« Vous connaissez certainement les grands noms tels que Rajery, Ratovo, Donné Andriambelo? Figurez-vous qu’ils achetent leur valiha auprès de moi » partage-t-il en riant. Ranaivo a effectivement fabriqué et vendu des Valiha depuis le début des années 60. Son métier, il le fait par amour et par passion. Et pourtant, rien ne prédestinait le jeune Ranaivo à cette carrière. L’histoire d’amour entre lui et le Valiha a débuté presque par accident. Il a vu un valiha chez un particulier et curieux, il a voulu en avoir le même. Ainsi, il a pris un bambou de sorte à reproduire ce fameux instrument musical. Quatre ans plus tard, la fabrication de Valiha n’avait plus de secret pour lui. « A l’époque, je me contentais juste de vendre les valiha et un des acheteurs m’a appris qu’on pouvait des notes avec. C’est à partir de là que j’ai appris à le jouer » précise-t-il.

De la passion à la délivrance

Bien qu’il soit une virtuose dans le maniement du Valiha, Ranaivo n’est pas en quête de gloire. Au fil des années, il s’est fait connaître grâce à la bouche à oreille et est souvent sollicité pour des mariages ou fête de famille. Il a transmis son amour de la musique à toute sa famille. « Le valiha est étroitement liée à la culture malgache. En 2015, j’ai fait un AVC et je peux vous assurer qu’au moment où j’ai joué de la Valiha, j’allais immédiatement mieux » confie-t-il. C’est ce miracle qui lui a fait tenir le coup et garder son mode de vie simple et empli de passion . Car depuis les années 2000 effectivement, la vente de Valiha s’est essoufflée. Selon ses calculs, il vend au maximum 2 valiha par semaine. Il affirme parcontre que ce sont les musiciens malgaches qui demeurent ses premiers clients. Bien qu’il ait pu embrasser d’autres carrières, Ranaivo reste fidèle à ses attachements et avec seulement des clou, du bambou et des cordes, ils livrent à ces clients les mélodies lyriques du Valiha malgache.