ArtsBande dessinée

Rolling Pen & Catmouse James, Une bande décidée

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Par Raoto Andriamanambe

Complémentaire, le duo formé par Rolling Pen, au scénario, et Catmouse James, aux dessins, laisse présager une collaboration fertile sous le sceau de l’inventivité.

 

Rolling Pen

Rolling Pen se qualifie comme étant un auteur tardif. « J’aime raconter des boniments. Dont certains finissent en Boniments Dessinés ». Il aime déstabiliser et faire voyager ses lecteurs à travers des écrits teintés de cohabitation entre le romantisme totalement naïf et la dérision presque lucide, le pompeux et l’intime. Son inspiration trouve sa source notamment chez les contradictions de l’humain. Scénariste de BD, auteur de micro-nouvelles, issu du monde la communication, Ary, Les Yeux d’Isalo (éditions Des Bulles dans l’Océan) est le premier album qu’il a scénarisé.

 

Catmouse James

Aussi longtemps qu’elle s’en souvienne, elle a toujours voulu être astronaute et/ou dessinatrice de bandes dessinées. Cela pose déjà le personnage qu’elle est. Les marges de ses cahiers d’école ont souffert de ses gribouillis, qui sont devenus des sketches et des dessins à part entière. C’est de cette manière qu’elle est passée de dessinatrice occasionnelle à illustratrice freelance. Comme si un dessinateur avait déjà dessiné son parcours, elle a été sélectionnée pour illustrer la BD collective Ho Avy An-Tsary. Elle signe les magnifiques dessins de Ary, Les Yeux d’Isalo.

 

Contexte de migration

« En marge de la BD Ary, Les Yeux d’Isalo, nous avons imaginé une histoire spécialement pour la revue Indigo », expliquent les deux complices. À travers le prisme du conte, dans un format inédit, ils livrent un mélange entre BD, roman graphique et nouvelle illustrée. « Nous y parlons notamment de racisme, de préjugés, des dérives « exhaustivistes »d’Internet et du lovantsofina (tradition orale) dans un contexte de migration, toujours en voguant entre les rives de la modernité et de l’ancestral. » Rolling Pen et Catmouse James estiment que les peuples des îles de l’océan Indien se connaissent mal, pourtant ils croient se connaître grâce à Internet et aux récits des voyageurs. « Ce one-shot de huit pages dans le numéro 4 d’Indigo, une revue qui joue le rôle de pont entre les peuples. Cette histoire n’aurait pas pu figurer dans un autre support qu’Indigo », avance Rolling Pen.