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Culture Zafimaniry : Au-delà de la sculpture

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Par Yanne Lomelle

Depuis que le savoir-faire en sculpture des Zafimaniry a été classé comme faisant partie des patrimoines immatériels de l’Unesco, la commune d’Antoetra assiste à un va-et-vient constant de touristes nationaux et internationaux. Au milieu de ce sempiternel vague de touristes, il y a une société en évolution, une culture qui ne demande qu’à être découverte.

 

Il est 9h du matin et le village d’Antoetra est déjà animé par la venue des touristes et leurs ribambelles de guides. Aux abords de la route qui mène vers les Tranomena, un sexagénaire est assis profitant de la maigre lueur de soleil qu’offre le ciel en cet hiver malgache. Les touristes passent devant lui ignorant qu’il est le gardien de la culture Zafimaniry et est en lice pour devenir le nouveau « Tangalamena ». Son nom, Ralairavo Raphaël mais on le connait sous le sobriquet de « Radoko » (le docteur). Il fait partie des quatre clans qui dirigent la commune et étant le plus âgé ce n’est qu’une question de temps avant que le titre de Tangalamena lui revienne. Son rôle est d’assurer l’harmonie de la communauté et de garder intacte la culture des siens. « Les Zafimaniry ont toujours pratiqué la culture de maïs et des haricots ainsi que l’apiculture pour survivre et continuent de le faire jusqu’à maintenant » martèle Radoko. Et effectivement, même si la culture Zafimaniry est connue et reconnue dans le monde pour sa sculpture, le mode de vie à Antoetra est resté fidèle à ses encrages et valeurs culturelles et n’a pas été perverti par le tourisme.

 

Patrimoine et confort 

« Tranomena » c’est ainsi qu’on nomme les maisons Zafimaniry qui sont entièrement fait en bois. Sa particularité, dans sa conception aucun clou n’est utilisé et ces maisons sont décorées avec goût par des motifs propres à cette culture. Les touristes qui viennent sur place n’ont qu’un objectif, voir les Tranomena et s’extasier devant le savoir-faire, en passant presque indifférents devant le village. Certains touristes s’insurgent même en voyant que sur place des maisons en dur sont érigées en éclipsant les précieuses Tranomena. Une réaction précoce car il suffit de rester quelques heures sur place pour constater le froid extrême dans lequel  les habitants d’Antoetra vivent. Ainsi avant de palabrer sur l’attraction touristique, il suffit d’essayer de comprendre les conditions de vie et de sécurité des habitants sur place pour comprendre leur choix de troquer le Tranomena contre les maisons en dur. Les habitants d’Antoetra sont conscients de la valeur de leur culture et le préserve envers et contre tout.