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Exposition : La rue, c’est l’histoire de chacun

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Jusqu’au 23 septembre, une exposition photo sur des femmes et des hommes vivant dans la rue est visible à Lespas Culturel Leconte de Lisle de Saint Paul

 

Depuis novembre 2013, Pauline Lamouroux, reporter-photographe de l’association Chroniques Singulières, Sophie Guichard et Vanessa Labrot, éducatrices de prévention spécialisées du CODASE, réalisent un projet photographique, écrit et sonore autour du quotidien des jeunes vivant dans la rue à Grenoble. Ceux-ci ont donc été sollicités pour, selon leurs envies, participer au projet en témoignant de leur réalités de vies à travers l’écriture, la photographie, la musique ou la prise de parole.

 

E. 21 ans, témoigne :

« Faut la choisir la rue ; mais même sans la choisir, t’y vas, t’aimes bien et tu y restes. Moi je la vois comme ça la rue. Après t’as des côtés galère, les gens ils ne prennent pas en compte les parcours, les histoires de vie qui ne sont jamais les mêmes pour les uns et les autres mais la rue, c’est l’histoire de chacun. »

Pauline Lamouroux

Depuis quelques années je réalise des projets photographiques, écrits et sonores autour de problématiques et réalités de nos sociétés. J’écoute, j’observe afin de témoigner et retranscrire au mieux des situations quotidiennes.

J’ai travaillé sur la place de la périphérie dans les villes entrainant une lente disparition des campagnes, les zones de non-lieux tel que le métro, les centres commerciaux où tout le monde se croise et personne ne se voit, la solitude de personnes âgées dans une société où la vieillesse est une tare.

En 2011 j’ai réalisé un reportage photographique, écrit et sonore autour du quotidien en Israël et Palestine. Pendant plusieurs mois j’ai vécu aux rythmes de Jérusalem en Israël et du camp de réfugiés d’Aïda en Palestine. J’ai rencontré et partagé des bouts de vie avec des Israéliens et des Palestiniens qui m’ont donné de leur temps afin de me raconter des morceaux de leurs existences et le regard que chacun porte sur leur territoire surmédiatisé et à l’histoire si complexe.

Cette expérience m’a permis de me rendre compte de ce qui m’importait le plus dans mon travail : laisser la place à l’autre sans préjugés ni idées reçues afin d’être au plus près des réalités vécues par ceux que je croise sur ma route.

Aujourd’hui je travaille avec des jeunes en errance dans le centre-ville de Grenoble où j’ai élaboré, à l’aide éducatrices de prévention spécialisée, un projet photographique, écrit et sonore commun dans lequel les jeunes me racontent leurs parcours de vie, ce que représente « la rue » dans leur quotidien, le regard des passants à leur égard et leur place dans la ville.