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Malcy de Chazal (1804-1880)

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Par Muhammad Hossenbaccus

Pionnière de l’illustration naturaliste, globe-trotteuse, écolo avant l’heure… et surtout Mauricienne, Malcy de Chazal est un de ces personnages fascinants dont on se demande comment l’Histoire a pu oublier aussi longtemps l’existence. Cent trente-huit ans après sa mort, Nelly et David Ardill sortent un beau-livre consacré à cette artiste hors-normes dont l’oeuvre s’inscrit dans la lignée des plus grands peintres botaniques du XIXè siècle.

 

Au mois de mars de cette année est paru Malcy de Chazal (Isle Maurice 1804-1880), un beau-livre signé Nelly et David Ardill, qui retrace la vie de la plus grande artiste botanique que l’île Maurice ait connue, à savoir Malcy de Chazal, épouse Moon. Un ouvrage judicieusement sous-titré Nature, art et science, car en plus d’intéresser le bibliophile, il se veut être un outil de référence pour tous les spécialistes en botanique, chercheurs ou étudiants, et pour tous les amoureux de la nature en général. Tel quel, il rassemble en 162 planches en couleurs la quasi-totalité des aquarelles peintes par Malcy de Chazal entre 1820 et les années 1870. Ce qui fait déjà de ce livre une oeuvre d’art unique en son genre.

Mais pourquoi ce livre et pourquoi maintenant, alors que le souvenir de Malcy de Chazal s’est largement estompé ? « Je suis un de ses descendants, c’est donc une figure familière pour moi et que j’avais à coeur de restituer aux Mauriciens », répond tout de go David Ardill. « On l’a un a peu oublié, mais c’est l’une des grandes pionnières de l’illustration naturaliste dans la lignée des Maria Sybilla Merian (1647-1717) et la contemporaine exacte de la Française Jeanne Villepreux- Power (1794-1871), l’un des grands noms de la biologie marine. Il faut savoir, et c’est plutôt rare pour une femme de cette époque, que Malcy travaillait d’égal à égal avec les plus grands botanistes que comptait alors l’île Maurice, à savoir Wenceslas Bojer et le Dr Louis Sulpice Bouton. C’est eux qui établissaient la taxonomie (science de la classification) des plantes qu’elle reproduisait avec l’extraordinaire précision qu’on lui reconnaît encore aujourd’hui. C’était une scientifique autant qu’une artiste ».