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Msafara ou le voyage poétique avec DaGenius

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Par Yanne Lomelle

Pionnier du Slam  aux Comores, DaGenius est un personnage incontournable de la poésie Comorienne. Après avoir hanté la scène Slam depuis plus d’une dizaine d’années, il prépare actuellement la sortie de son premier album intitulé Msafara ou le voyage poétique. 14 titres qui invitent les auditeurs à slalomer entre les mots et la poésie, le tout agrémenté de mélodies, des histoires de l’île de la lune et  d’ailleurs.

 

De sa conception à sa réalisation, Msafara a toujours été une affaire de voyage. Pour sa finalisation, DaGenius et son équipe musicale et technique se sont rendus à Madagascar pour bénéficier de la collaboration de quelques artistes malgaches.  L’écriture des textes a débuté depuis 2013 et chaque titre est étroitement lié aux voyages de cet artiste qui se nourrit de ses rencontres afin d’enrichir sa plume. Revenu de la course à la montre pour la réalisation de cet album, DaGenius nous partage ses sentiments tout au long de cette aventure particulière. Comme tous les artistes qui préparent la sortie de son album, il a fait face à un toboggan d’émotions.

Le bouleversement : lié au morceau « Ris » dans lequel il évoque son indignation par rapport à l’attitude de l’être humain à banaliser les pires choses de la vie. C’est d’ailleurs le seul morceau qui relate le sentiment de tristesse dans cet album. « Pourquoi tu en ris ? » c’est le questionnement phare qu’il a partagé par le biais de ce texte dans lequel il n’a pas omis de partager un lueur d’espoir.

L’amusement : à travers le morceau « vis tes rêves » ; un morceau que le poète a fait exprès de ne jamais finir afin d’exhorter les autres slameurs à en imaginer la fin. Et ainsi, avoir l’opportunité de recommencer et de modifier la péripétie à chaque fois.

L’étonnement : car possédé par une muse de l’improbable, le poète a écrit le morceau « mdr ». Un titre qui fait tourner la faucheuse en ridicule. « La mort doit mourir de rire » traite effectivement la fatalité d’une manière dérisoire.

La satisfaction à travers le morceau Msafara, titre de cet album. Ecris en Shikomori, ce texte parle des Comoriens qui s’aventurent à la quête de l’eldorado et qui s’aperçoivent qu’au final la cité magique n’existe qu’ailleurs, bien plus loin encore. La complication a résidé dans le fait que dans son approche créatrice, l’auteur n’a voulu pointé du doigt personne et s’est contenté de relater un fait.

 

Focus sur l’artiste

«Créer pour se sentir utile et vivant», ces mots du Capitaine Alexandre sont devenus l’essence même de la démarche artistique d’Abdou Kamal-Dine, Gamil pour les intimes. Il se perçoit plus comme un  artisan et non un artiste. Dans sa conception de l’art effectivement,  le message utilitaire a plus d’importance que la beauté «accidentelle». Passionné par le dessin, tout commence pour lui avec l’image. Influencé par l’univers des bandes dessinées dès l’enfance, il s’exerce aux portraits. De ses croquis, il a voulu raconter des histoires et le faire bien. Il s’exerce à l’écriture en 2000 et embrasse bien vite la lecture. Sa plume s’inspire de plus d’un monde, ce qui lui a valu son surnom devenu plus tard son nom de scène DaGenius. Pour lui, la sortie de cet album est l’aboutissement de sa vie de poète.